Vayres et deux de ses héros de Guerres

Avec Vayres à Soi, lorsque nous travaillons à la valorisation du patrimoine funéraire de l’ancien cimetière de Vayres, nous prenons, aussi, connaissance et conscience de l’histoire sociale et mémorielle du village.

Nous notons, retenons les noms sur les plaques, effectuons des recherches depuis les archives départementales, discutons avec des vayrois.e.s pour en savoir davantage et avec des associations d’anciens combattants comme ce fut le cas lors du dernier forum des associations de Rochechouart en septembre dernier.

Ce qui, également, nous permet d’obtenir des informations c’est notre participation au « Printemps des Cimetières » !

A Vayres, en Haute-Vienne, deux noms ont émergés, deux hommes, tout d’abord, devenus des personnages, des héros de l’Histoire, ensuite.

En raison de de leur désignation, du fait de les nommer, de les situer dans des ouvrages, des archives, cela permet de les découvrir à partir d’éléments factuels, administratifs et de présenter des images, de les sortir de l’invisibilité et d’apporter des informations sur leurs actions qui nous paraissent importantes à transmettre pour le village de Vayres, sa mémoire et ses habitants.

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Les écoutes du Lieutenant André Delavie, Source L’Est Républicain

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L’un de ces deux hommes émergent, avec plus d’informations en raison d’un échange téléphonique puis électronique d’informations, de documents avec une personne en lien étroit avec le village de Vayres. Il s’agit d’André Delavie.

L’autre nom, déjà précisé dans une archive, refait son apparition dans l’ouvrage de Nicolas Lestieux, Oradour-Sur-Vayres, 18-19 juillet 1944, la bataille de l’autre Oradour paru aux éditions La Geste cette année. Il s’agit de Pierre André Lachaise.

André Delavie

Voici l’histoire exceptionnelle d’un des héros de Guerre du village:

Né en 1882, à Vayres, fils de fermiers du village, il effectue sa brillante scolarité à l’école du village, évolue à des postes d’instituteurs non loin de Vayres (Maisonnais, Rochechouart, Saint Laurent), Saint-Junien, réside plus de 20 ans en Haute-Vienne, il participe à la 1ère Guerre Mondiale, est nommé à la légion d’honneur le 3 octobre 1915!

Il décède le 3 avril 1951, ses obsèques sont célébrées le samedi 7 avril 1951 en l’église de Vayres, il est enterré à Vayres au cœur de l’ancien cimetière.

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Chronologiquement, André Delavie, à travers son histoire avec l’Armée Française, son évolution sur le front et ses distinctions militaires:

Chevalier de la Légion d’Honneur en 1 915, titre de l’Armée.
Croix de Guerre avec trois Palmes.
Mobilisé le 2 Août 1914
Au front du 18 Octobre 1 914 au 3 mars 1 919
Aux armées du 18 décembre 1914 au 3 mars 1919
1 916 Passe au 8 ème Génie, le 8 Octobre
1 917 le 4 février est lieutenant
Le 5 décembre 1917 chevalier de la légion d’honneur
1 919 Capitaine le 26 mars

Quelle place porte son nom, quelle rue du village de Vayres se nomme André Delavie ?

Voici quelques éléments qui émanent de sa biographie, gracieusement transmise, par une membre de sa famille cette année:

André Delavie naît au Moulin de Brandy, village de Vayres, le 27 juin 1882, il effectue sa scolarité à l’école élémentaire de Vayres de 1 892 à 1897, l’instituteur, Monsieur Martin, le remarque comme excellent élève.

  • Le 7 juillet 1897 , il obtient le Brevet Elémentaire et premier du canton. C’est l’inspecteur qui souhaitant que cet élève, brillant, poursuive ses études. Il se rend au domicile des parents, fermiers, au petit village de Vayres-les-roses à 7 kms de la sous-préfecture de la Haute-Vienne, Rochechouart. Son instituteur, Monsieur Martin l’accompagne dans cette démarche. Les parents acceptent. Ce fils ne reprendra pas la petite exploitation.
  • 1 898 – 1 900 – Ecole Normale de St Junien, (Haute Vienne).
  • Il est tour à tour, en 1 900, Instituteur à Maisonnais, à côté de St Bazile (87), puis en 1 902 à St Laurent.
  • Le 22 septembre 1902, il obtient le Brevet de Capacité pour l’enseignement Primaire.
  • 1 903 -Instituteur à Rochechouart puis St Junien (87)

Il réside en Haute-Vienne plus de 20 ans.

  • 1 904 – Maître interne à Vierzon (18) et prépare le concours d’entrée en candidat libre au professorat d’électricité de Roanne (Département de la Loire,42)
  • 1 909 – Professeur d’électricité à Roanne
  • 1 911 – Professeur d’électricité à Rennes (département Ille-et-Vilaine, 35)
  • 1 912 -Professeur d’électricité à Vierzon (département du Cher, 18).

1ère Guerre Mondiale

Le 2 août 1914, mobilisation à 11 août au 17 septembre accomplit des exercices dans le 63 ème régiment d’Infanterie.

1915 – Nomination à la légion d’honneur le 3 octobre 1915 par Joffre. Il était responsable du réseau téléphoniste du Bois des Caures, Forges, La côte 304.

1916 Il est décoré de la Légion d’honneur, croix de guerre avec trois palmes.

4 février 1917, il passe au 8 ème génie

1918-22
En territoire Rhénanie écoutant en secret les militaires prussiens avec son poste d’écoute dont les
renseignements d’une quelconque contre-offensive étaient adressés à Clémenceau et Joffre . Ses écoutes ont permis la signature du Traité de Versailles. »

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Plaque funéraire Delavie, ancien cimetière de Vayres, en Haute-Vienne.

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– 1925 Il Passe le concours de direction et devient directeur de l’école pratique de Puteaux puis du lycée de la défense à Paris.

1945 Il Prend sa retraite et e st nommé inspecteur des cours aux industries mécaniques à Paris.

Voici un document rare et précieux produit par Henri Barrès, receveur principal des P.T.T., Chartres, Eure et Loir, achevé le 6 mai 1955, numérisé en 2003, qui retrace le Lieutenant Delavie et ses postes d’écoute 1915-1918.

Un extrait

« Il y a quarante ans au printemps 1915, le lieutenant DELAVIE suscitait les postes d’écoute, dans des circonstances que les pages qui suivent s’efforcent de retracer exactement.

Dès sa mort, survenue en 1951, je pensai qu’il convenait de rappeler son œuvre. Je préparai alors quelques notes qui furent l’objet d’une diffusion par le poste de radiodiffusion de Lyon le 16 décembre 1951.
N’ayant pas collaboré avec M. DELAVIE lors de ses recherches du début, ne l’ayant jamais interrogé sur celles -ci, je n’avais pu que les indiquer sommairement. Mais j’avais l’espoir de les préciser. Le ministère de la Défense nationale m’avait fait connaître qu’il n’y avait, aux archives de la grande guerre, aucun dossier spécial sur les postes d’écoute. Heureusement Madame DELAVIE voulut bien dépouiller la correspondance de son mari et m’en donner des extraits qui éclairent complètement la question. Je me suis efforcé de placer la découverte des postes d’écoute dans son cadre d’origine, la forêt d’Apremont, de décrire un poste du début, de la belle époque pourrait-on dire tel que je l’ai bien connu à Flirey de rappeler le destin de l’écoute dans la guerre et d’en donner l’explication.

Puissè-je réussir à intéresser tous les camarades de l’écoute que je pourrai atteindre encore, les anciens combattants, les personnes enfin qui voudront bien arrêter un instant leur pensée sur cette époque où se .montraient, victorieusement en face d’une armée allemande supérieurement préparée et équipée, la bravoure et la ténacité du soldat français, la haute conscience et l’ingéniosité de chefs tels que le lieutenant DELAVIE.

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Vous pouvez lire ici et découvrir une vidéo (lien en bas de page sur Faure Roger

Pierre André Lachaise

Né le 23 octobre 1920 à Vayres (Haute-Vienne), mort en action le 18 juillet 1944 à Oradour-sur-Vayres (Haute-Vienne) à 23 ans ; ouvrier en chaussures ; résistant FTPF.

Il était marié et père d’un enfant. Il s’engagea dans la Résistance rejoignant vraisemblablement un maquis FTPF.
Le 18 juillet 1944, les maquisards de la 2402ème compagnie FTPF, informés du passage d’un convoi ferroviaire allemand en direction d’Angoulême, firent sauter la voie ferrée à Puymoreau, commune d’Oradour-sur-Vayres ce qui entraina le déraillement d’un premier train ; un second sommairement « blindé » réussit à s’approcher d’Oradour.

Les soldats allemands se replièrent à Oradour-sur-Vayres poursuivis par les maquisards. Les combats durèrent l’après-midi du 18 juillet et la matinée du 19 juillet. Ils reprirent l’après-midi du 19 avec l’intervention des compagnies FTPF basées à Pressac et à Gaboureau ainsi que la compagnie AS de la forêt de Boubon.

Malgré l’arrivée de renforts les Allemands évacuèrent Oradour-sur-Vayres en camion et prirent la direction de Limoges. Dans les rangs de la résistance, on dénombra 7 tués dont André Lachaise, Henri BoubyAndré Carreau, Émile Mériot, André Quillard et deux inconnus. Louis Verger grièvement blessé mourut à l’hôpital de Clairville (Salagnac, Corrèze) le 5 août suivant.


Il obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit sur une stèle à Oradour-sur-Vayres et sur le monument 1939-1945 à Limoges au Jardin d’Orsay.

Si vous possédez des renseignements sur ce résistant, merci de contacter le Maitron des Fusillés.  »

Source Le Maitron notice LACHAISE André, Pierre par Bernard Pommaret, Dominique Tantin, Michel Thébault, version mise en ligne le 6 septembre 2017, dernière modification le 14 septembre 2017.

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Dans l’ouvrage de Nicolas Lestieux, il est précisé, page 115:

« Le train stoppé d’abord à la Nouzille où les allemands s’arrêtent boire, pendant que les maquisards se cachent dans le village. Il reprend sa route puis est bloqué par les résistants au passage à niveau de Puymoreau: des tirs sont échangés. Pierre André Lachaise, qui se trouvait au milieu d’un champ est visé par les allemands et tué pendant la fusillade, c’est le premier mort de la bataille. »

Nous rencontrerons cet autour, lors du salon du livre de Cussac, le 26 novembre prochain, événement FB

Voici les soldats morts aux combats ou pendant la durée pour la Guerre :

A suivre,

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