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Vayres, la rivière au nom dérivant du Sanskrit…
– Nous fêtons notre rivière, la Vayres, à l’occasion de notre participation à la Fête de la Nature le dimanche 28 mai prochain!
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Et au milieu coule la Vayres – Manifestation officielle 2023 par Vayres à Soi –
Pour nos recherches sur le patrimoine naturel de Vayres (village comme rivière), et après de nombreux emprunts de livres à la médiathèque Ouest Limousin d’Oradour-Sur-Vayres, nous sommes tombées sur l’ouvrage de Robert Morange, ancien maire de la commune, Ce pays d’où je viens…Oradour-Sur-Vayres aux éditions de La Veytizou. Vous découvrirez, dans cet article, des extraits issus de ce livre dont nous vous recommandons la lecture et la découverte!
Limousin, Pays des frais ombrages et des eaux vives, où le printemps et l’automne s’y livrent à une merveilleuse débauche de couleurs, accrochant aux talus et aux flancs des coteaux, tantôt les blancs, les ors et les rouges les plus vifs, tantôt les pourpres, les mauves et les mordorés les plus chauds, Limousin, pays mélangé de contrastes et d’harmonie où, tant que fleuriront sur son tapis de verdure, les marguerites et les boutons d’or, les genêts et les jacinthes sauvages, la digitale et la bruyère, s’offrira au regard émerveillé du promeneur, le plus étonnant et le plus chatoyant des camaïeux.
Voici, ce que nous pouvons lire concernant notre rivière commune, la Vayres!
VAYRES ?
« VAYRES ( Varuna-Var-Vara-Varius-Verray-Vaire-Vayres)
D’où provient le nom « Vayres« , second nom de la commune ? Tous les manuscrits consultés pour tenter de connaitre les origines du nom de la Vayres, rivière qui prend sa source au lieu-dit Chandeau, à la sortie Sud-Ouest du bourg, nous indiquent qu’il s’agit d’un mot dérivant d’une langue Indo-Européenne formée à partir d’une base orientale indienne, le Sanskrit et ses nombreuses variantes, et des diverses langues européennes, dont le Celte n’est pas la moindre, en provenance de l’Europe Centrale principalement. »
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La Vayres au Moulin des Monts (Vayres), le 16 mars 2023 –
Le sanskrit (ou sanscrit), mère des langues ?
Le Sanskrit est une langue de l’Inde, parmi les plus anciennes langues indo-européennes connues (plus ancienne même que le latin et le grec.
Peu de langues ont eu une destinée aussi exceptionnelle que le sanskrit. Il fait exception d’abord par sa longévité. Le chinois seul peut rivaliser avec lui dans la durée; il n’a pas pour l’époque ancienne de monuments littéraires aussi importants que les Veda, mais de nos jours sa vitalité est sans comparaison plus grande.
Le sanskrit fait encore exception par la stabilité de sa forme au cours de l’histoire. Il se différencie de ce point de vue du chinois qui a considérablement évolué au cours des âges. Enfin, et c’est peut-être son caractère le plus original, il a été sacralisé à un degré plus élevé que toute autre langue. Toute description du sanskrit se doit de mettre en évidence et de tenter d’expliquer ces trois caractères: longévité, stabilité, sacralité. Ce ne sont pas des traits naturels du langage. Ce sont des effets de l’action des utilisateurs de la langue. Source Le Sanskrit, Pierre-Sylvain Filliozat, Que sais-je? PUF, 2019
Les Celtes
« La civilisation Celtique, ne l’oublions pas, a dominé L’Europe et l’Asie du Sud-Ouest durant presque trois millénaires avant J.C, établissant, ici, et là, des colonies de peuplement; qui, elles-mêmes ont formé les premières tribus Celto-Gauloises des Arvennes, des Eduens, des Lemovices et autres Parisii, au total une bonne soixantaine de tribus, en conflit,, presque permanent, avant l’invasion romaine vers le 2ème siècle avant J.C, qui a mis bon ordre à ce tumulte gaulois incessant. »
Les Arvernes dont le nom signifie « ceux qui vivent près des aulnes », furent un des peuples les plus puissants de la Gaule aux IIIème et IIème siècles avant J.-C.
Leur influence dépassait largement les frontières géographiques de l’Auvergne actuelle et nombre de peuples voisins étaient clients des Arvernes : les Cadurques, les Gabales, les Vellaves, les Heleuteri, les Ségusiaves, les Ruthènes et les Helvii. Tous ces peuples ainsi que leurs voisins et alliés, les Lémovices, Pétrocores, Bituriges et peut-être les Carnutes, constituaient la Confédération Arverne. Source
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Les Éduens ou Héduens (en latin : Haedui) étaient un peuple de la Gaule celtique. Les Éduens étaient établis dans les actuels départements français de la Nièvre et de Saône-et-Loire ainsi qu’au sud de celui de la Côte-d’Or (correspondant approximativement à l’arrondissement de Beaune) et à l’est de celui de l’Allier.
Parisii– Les Parisii formaient un peuple gaulois installé dans l’actuelle région parisienne, qui a donné son nom à la ville de Paris.
Lemovices – Les Lémovices ou Lemoviques (en latin, Lemovices) sont un peuple gaulois provenant d’Europe centrale puis ayant migré dans l’ancienne région française du Limousin auquel ils ont donné leur nom ainsi qu’à la ville de Limoges.
« De l’Inde du Nord nous est arrivé, à partir, de la fin du 3ème millénaire avant J.C l’un des tout premiers livres religieux de l’Inde, le VEDA. »
Le Veda (devanāgarī : वेद – sanskrit : « vision » ou « connaissance ») est un ensemble de textes qui, selon la tradition, ont été révélés (par l’audition, Shruti) aux sages indiens nommés Rishi.
Le védisme ou religion du Véda représente l’aspect le plus ancien sous lequel nous sont attestées les formes religieuses dans l’Inde. Les textes védiques, qui sont les premiers monuments littéraires de l’Inde (et parmi les plus anciens de l’humanité), livrent en même temps le témoignage le plus archaïque de la religion qu’on appelle tantôt le brahmanisme, tantôt l’hindouisme.
S’il fallait délimiter les deux mots, le mot brahmanisme devrait désigner la religion des époques anciennes et se confondre par suite, en partie ou en totalité, avec le védisme ; le terme d’hindouisme viserait plutôt l’évolution religieuse dans son ensemble soit à partir du Véda, soit après la période védique. Source Chapitre Premier. La religion védique par Louis Renou Source CAIRN
Les quatre livres de VEDA
[…] » Ces Livres de Véda » se composent de quatre grands écrits et sont des livres de poèmes lyriques à base religieuse, liturgique et incantatoire où sont évoqués les actes des dieux du panthéon védique, tels Varuna, Indra et Mitra. Ces textes qui comptent parmi les tout premiers transmis d’abord par la mémoire orale des hommes, puis révélés par l’écriture Sanskrite aux sages de l’Inde du Nord à partir du XVI ème siècle avant J.C., ont été à l’origine de la religion Brahmane Véridique de ce temps. Ils nous content la domination qu’exerçaient alors sur les peuples qui vivaient dans ces immenses territoires d’Asie Orientale, les dieux du Véda qui se nommaient: Varuna, Indra et Mitra. »
« Varuna: la plus importante et la plus vénérée des divinités védiques, roi des dieux et dieu du ciel, du cosmos et de la nuit, grand maître des eaux primordiales et terrible juge des actes des hommes. Il était le plus craint et terrifiait les hommes. «
L’une des divinités les plus importantes du panthéon védique. Parmi elles, Varuṇa occupe même une place prépondérante : avec son coadjuteur Mitra, il a la charge de veiller au bon ordre des choses dans l’univers ; on dit qu’il est le « gardien du rita » (norme cosmique). À ce titre, il observe les actions des hommes, aidé en cela par des « espions » qui forment sa suite, et il punit les pécheurs, les frappant notamment de maladies. Il dispose d’une puissance magique, la māyā, grâce à laquelle il peut intervenir dans le monde, par exemple en suscitant la panique dans une armée ou en rendant fous ceux qui enfreignent ses ordonnances.
« Indra: était alors roi des dieux secondaires. Il fut opposé à Varuna en combat singulier et sa victoire fit de lui le dieu des divinités du ciel et le triomphateur des démons. Il devint le dieu bienfaiteur protecteur des hommes auxquels il apporte l victoire dans les combats. »
Painting of Indra Bhagwan on his elephant mount, Airavata, c. 1820. Mitra: est le dieu ami des hommes, dieu du soleil et frère de Varuna dont il est la face bienfaitrice et protectrice. {…]
Le nom de la rivière La VAYRES
[…] »Il est important de rappeler, pour mieux comprendre, quelles furent les conséquences du grand brassage linguistique qui s’est opéré dans ces contrées et à ces époques du premier millénaire avant J.C., que le langage pratiqué notamment par les Celtes, est surtout un langage oral, le langage écrit étant réservé aux savants et sages du temps, ainsi qu’aux prêtres de la religion dominante d’alors, issue du druidisme et du panthéon Gréco-Latin.
Cette oralité du langage populaire a permis toutes ces dérives de vocabulaire et de sémantique, notamment, au cours de sa dispersion à travers la Gaule.
Le langage Celtique Pré-Gaulois a bénéficié de l’apport de nombreux éléments provenant de l’Orient lointain, lesquels ont être intégrés à l’écriture qui s’est ensuite développée.
Ainsi la langue Indo-Européenne de référence, qui n’a jamais été réellement parlée par aucun peuple représente une véritable synthèse d’où sont issues en grande partie les langues parlées et écrites aujourd’hui dans le monde, dans leur grande diversité. Cf le travail des linguistes Franz Bopp et d’Emile Benveniste.
—Franz Bopp (Né à Mayence, Franz Bopp étudie à Paris de 1812 à 1816 (le persan, l’arabe, l’hébreu, le sanskrit), puis à Londres de 1816 à 1820. Il est le fondateur de la méthode comparative en linguistique. Son ouvrage, Le Système de conjugaison du sanscrit comparé avec celui des langues grecque, latine, persane et germanique, etc. eut une importance considérable dans le développement et l’évolution de la philologie (Dans la pratique, la philologie tend à se ramener à l’interprétation textuelle des documents.)
—Emile Benveniste (Émile Benveniste fut l’un des plus grands linguistes contemporains. Ses contributions essentielles concernent les études indo-européennes, la linguistique synchronique et la linguistique théorique. Il fut élu au Collège de France en 1937 et il y enseigna jusqu’à ce que la maladie l’eût contraint à se retirer, en 1970).
Des rapports, plus ou moins étroits, ont pu être mis en évidence entre le Sanskrit Védique de l’Inde du Nord et les diverses langues européennes et orientales.
VARUNA – VAR- Vayres
« […]Varuna a perdu, peu à peu, de son caractère effrayant au cours du temps et par son transport à travers les langages occidentaux et européens pour ne plus garder que sa racine apocopée « Var ».
Préfixe servant à plusieurs mots à connotations hydronymique forte, Var a aussi représentée la vie et ses couleurs, elle a désigné l’eau, les ruisseaux, les rivières et certains lieux humides dans le langage qui nous a été transmis en Aquitaine et en Limousin.
Var arrive au cours du 1er millénaire avant notre ère, comme une racine qui va introduire, après avoir une inévitable latinisation, les mots: Vara, Variae, Varia, Varius.
…Et il a engendré Vair, Vaire et Vayres!
/// Le fleuve le Var lui doit son nom et ses petits affluents la Vaire – La Vaïre est une rivière de France, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et un affluent droit du Coulomp, et donc sous-affluent du fleuve le Var.
« Vayres en Gironde: selon Patrick Epron dans son ouvrage Origine des noms de lieux en Gironde et en Aquitaine, Vayres portait le nom primitif de Varatédo à l’époque Gallo-Romaine, issu de Vara, latinisation de la racine VAR.
Var – variation, variable, Eau dont le cours est sinueux...
Oradour- Oratorium (lieu où l’on prit), oratoire, ouradou, oradour)
« Voici donc Oradour, la très chrétienne et Vayres, la païenne qui se donnent la main pour dénommer Oradour-Sur-Vayres
Selon le Petit Larousse, le paganisme vient « Du latin paganus, paysan. Se dit surtout, par opposition à chrétien, des peuples polythéistes ou de ce qui se rapporte à ses peuples ou à leurs dieux. Paganisme, nom donné par les chrétiens des premiers siècles au polythéisme gréco-romain, auquel les habitants des campagnes restèrent longtemps fidèles.
Nom donné ensuite par les chrétiens à l’état d’une population qui n’a pas été évangélisée. »
Pierre Chuvin (Les derniers païens, Paris, Belles lettres, 1991) enrichit cette définition : les païens, les pagani, sont les « gens de l’endroit », qui ont une religion locale c’est-à-dire ethnique et enracinée, et les chrétiens, les alieni, les « gens d’ailleurs. Le néo-paganisme et la politique : une tentative de compréhension par Stéphane François Source
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Dans le livre de Robert Morange, nous apprenons une précision importante concernant la rivière, la Vayres, et sa source: celle-ci se trouve au lieu-dit Chandeau, elle a été engloutie dans un étang dont le trop plein constitue aujourd’hui, le véritable point d’émergence de la Vayres, qui coule en direction du Boucheron, puis du village de Vayres!
Nous savions que la Vayres a 4 affluents ( Le Tourate, le Grava, la Prunelle et le Rat). Ce dernier parfois appelé Ras prend sa source près du village de Pouloueix, engloutie dans l’étang crée en 1997, seule l’une des sources, autrefois vénérée, est visible à gauche de l’étang.
Terre limousine, gîtée dans l’ancestral écrin de l’arbre et de l’eau, Nous qui t’aimons et qui te célébrons, Qui ne sommes ni poètes ni écrivains…
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Couverture du livre dont sont issus tous ces extraits
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CleanWalk au cimetière de Vayres!
Le lundi 5 juin c’est la Journée Mondiale de l’Environnement!
L’association écologiste Vayres à Soi mène ses actions environnementales à l’échelle locale au cœur du village de Vayres Les Roses, nous vous proposons donc de participer, collectivement, au nettoyage de l’ancien cimetière de Vayres le dimanche 4 juin à partir de 09H30!
Cette CleanWalk fait partie d’une des actions de sensibilisation au tri, à la lutte contre la pollution plastique, à la valorisation et au respect de la nature proposées par l’association et s’inscrit dans un chantier de valorisation de l’ancien cimetière de Vayres, impulsé par l’association depuis plus d’une année.
Lien Cleanwalk.org manifestation : Ramassage solidaire et citoyen du cimetière de Vayres
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Les interstices et arrières des tombes du cimetière de Vayres –
En effet, suite à nos nombreuses visites sur le site de l’ancien cimetière, pour mener à bien notre travail de valorisation et de mémoire, nous avons constaté voire déploré un certain nombre de déchets plastiques, verres, céramiques et marbres.
Nous lançons ce ramassage solidaire, cette CleanWalk sur le site de l’ancien cimetière de la commune, pour lutter contre la pollution plastique, à même de s’envoler et de se disperser, mener une action de sensibilisation en faveur du tri sélectif, initier à la différence des déchets avec la reconnaissance des déchets inertes (plaque de marbre, céramique) et au danger du verre présent dans les allées, interstices et derrière les tombes.
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Une des allées du cimetière propice aux déchets inertes et verre. —
Depuis le 13 mai, nous avons crée de nouvelles affiches de tri et les avons installé sur les bacs prévus pour les déchets verts et plastiques, sachez que nous avons également installé un collecteur pour plantes fanées, défleuries tout proche de l’entrée principale!
Sans oublier, le fleurissement en pots de plantes, déposé au fil des jours, dans le cadre de notre 2ème participation au Printemps des Cimetières le dimanche 14 mai 2023!
Nous comptons sur votre solidarité, votre attachement au village pour nous rejoindre dans nos actions participatives à Vayres!
+ d’infos: 06 13 85 10 32
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Des Funérailles de Porcelaine, notes de lecture
Nous avons déjà cité, ici, à l’occasion de notre 1ère participation au « Printemps des Cimetières » à Vayres, en 2022, l’ouvrage de Jacqueline Lapouge auteure originaire de Cussac, « Hier, au Pays des Feuillardiers… Granit et porcelaines… Dernier volet de la série « Hier, au pays des Feuillardiers ».
Dans son ouvrage, il est question des cimetières locaux, lieux d’art au patrimoine funéraire d’exception, où tailleurs de pierre, ferronniers, porcelainiers, maîtres de forges… Ont laissé de nombreux témoignages de leur savoir-faire…
Nous avions accueilli cet auteure, véritable passeuses d’histoire locale, lors des Journées Européennes du Patrimoine, consacrée au Matrimoine au Lavoir de Vayres Les Roses le 17 septembre 2022. Voici l’article: 1ère journée du Matrimoine à Vayres
Pour cet article, nous allons partir des notes de lecture de Des Funérailles de Porcelaine de Jean-Marc Ferrer et Philippe Grandcoing , nourrir et préciser ces notes puis poursuivre la réflexion.
la sociologie de la mort, c’est l’autopsie du vivant
-Pedro Meca
Des Funérailles de Porcelaine
Pour cette nouvelle édition du Printemps des Cimetières, nous avons lu et feuilleté de nombreux ouvrages, un est à retenir. Il s’agit de « Des Funérailles de Porcelaine » de Jean-Marc Ferrer et Philippe Grandcoing .
L’art funéraires des plaques en porcelaine est un art profondément original, il atteste de l’attachement très importants de la région de Limoges à la porcelaine.
Il est aussi l’antithèse des fabricants célèbres de la porcelaine de Limoges, car cet art funéraire se pratiquait dans des ateliers de décoration aux dimensions modestes. Cet art peut se lire comme une tentative de résistance à la banalisation d’un art devenu industriel.
Livre Édition Culture Et Patrimoine En Limousin, 2000.
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Une des pages du livre Des Funérailles de Porcelaine, Plaque funéraire, Limoges, 1864 –
Des Funérailles de Porcelaine, est un livre, mine d’or, empli d’anecdotes, d’explications, de contextualisations et de photographies superbes nécessaires à la compréhension du patrimoine funéraire local.
Cette tâche de valorisation du patrimoine funéraire présent en Haute-Vienne, apparait fondamentale tant ce patrimoine est fragile.
Ce Petit chef d’œuvre de lecture historique, fort bien écrit et richement illustré, a été emprunté à la médiathèque d’Oradour-Sur-Vayres en ce qui nous concerne.
C’est une lecture que nous vous recommandons, à découvrir tel un « conservatoire » à page ouverte, à lire comme un précis d’histoire sociale, religieuse et de politique locale.
Les cimetières de Limoges, Saint-Junien et Bellac sont très souvent cités, toutefois, au regard de cette exploration historique locale, il nous a semblé important de considérer l’aire directe d’influence de la ville de Limoges, à savoir 60 km autour d’elle:
Vayres en fait donc partie!
L’imagerie sur les plaques funéraires en porcelaine est révélatrice du rapport à la mort et à l’au-delà, des mutations de la société limousine, de l’évolution technique et artistique de l’industrie porcelainière limougeaude.
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Philippe Grandcoing est un historien à qui l’on doit de nombreux romans et une enquête passionnante, L‘Affaire Barataud (Limoges 1929, une des plus célèbres affaires criminelles de l’entre deux-guerres)sorti en 2022- Geste éditions. France 3 Régions Limoges un nouveau livre sur l’affaire Barataud
-Avant toute chose, veuillez retenir que l’existence des plaques funéraires en porcelaine (introduite dès 1820, généralisée vers 1840 au cimetière de Louyat (Limoges) voient leur existence évoquées la première en 1925 grâce à un célèbre émailleur, Léon Jouhaud.
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Léon Jouhaud, dans son atelier à Limoges, –
« En ce début du XXe siècle, l’étoile de l’émail de Limoges est en train de pâlir. Muni d’un livre ancien, Léon Jouhaud s’immerge dans l’univers des arts du feu. Il n’y connaît rien. Durant des mois, il triture la matière, tente de comprendre ses rébellions et ses nombreuses mutations. Chimiste éclairé, il découvre le sens des couleurs et des volumes. Il s’éteint en 1950, laissant derrière lui près de 900 pièces, mais aussi des huiles et des pastels. En 2003, Pascale Nourrisson a publié aux éditions Souny Léon Jouhaud, le magicien de l’émail. Ce très bel ouvrage met à l’honneur l’artiste et surtout donne la parole à sa fille Suzanne Salon. » Source
La question du cimetière a une portée éminemment symbolique
Dans l’ordre d’apparition du livre, Des Funérailles de Porcelaine, voici ce que nous avons retenu (nous avons ajouté des précisions historiques et préciser les évolutions des lois )
Appelé aussi Champ du repos, à la fois source de distinction et élément clé de la stratification sociale, il fait apparaître un cadre légal, fait évoluer le droit et la loi, souligne l’évolution de notre rapport sociétal et culturel à la mort, à la place du vivant, aux espaces publics et intimes…
Le poids des hiérarchies traditionnelles, l’importance des anciens métiers est palpable dans un cimetière.
L’art funéraire traduit les dualités et les tensions du monde du travail mais relate aussi l’histoire de l’industrie de la porcelaine.
La mémoire de la porcelaine est une grande source de l’histoire de l’imaginaire social.
L’art funéraire est un témoignage des vestiges d’une époque en proie à une très grande fragilité. Malgré son hétérogénéité, il est, aujourd’hui, en grand danger.
La plaque funéraire est la traduction des sentiments, des émotions, des représentations de l’au-delà.
Tout d’abord ronde, puis contrée, la plaque de porcelaine évolue; elle a pour vocation d’interpeller.
Cet ensemble céramique est unique au monde, il est un hommage aux ouvriers porcelainiers, aux artistes anonymes et aux acteurs de la porcelaine restés dans l’ombre.
Il faut savoir que la céramique se banalise vers 1860-70.
Fruit de l’aristocratie ouvrière, le message des plaques est aussi politique au sens anticlérical du terme.
Une tombe c’est une identité pour l’éternité.
Le vrai tombeau des morts n’est-ce pas le cœur des vivants?
Quelques dates et petits détours historiques
1768 – Découverte de gisements de l’or blanc du Limousin, le Kaolin, à St Yrieix-la-Perche
Au XVIII, les cimetières sont situés intra-muros et extra-muros. En 1776, l’inhumation est interdite dans toutes les églises du Royaume.
1780, fermeture du cimetière des Innocents
Le cimetière des Innocents, ou cimetière des Saints-Innocents est un ancien cimetière situé dans le quartier des Halles de Paris, à l’emplacement de l’actuelle place Joachim-du-Bellay au centre de laquelle se tient la fontaine des Innocents.
En raison de l’insalubrité des lieux et d’un usage continu pendant au moins 15 siècles, le cimetière des innocents fut fermé dans les années 1780 après que les murs de la cave de maisons voisines, rue de la Lingerie ne s’écroulent sous le poids des ossements. A l’origine élaboré en dehors de la ville, le long d’une voie romaine (qui deviendra la rue Saint Denis), le cimetière des champeaux qui deviendra le cimetière des innocents devient vite le lieu d’inhumation des faubourgs de la rive droite à l’époque gallo-romaine.
Une chapelle dédiée aux Saints Innocents existait déjà avant les invasions barbares du IXe siècle. Situé à proximité des Halles où les foires attiraient les marchés, le lieu devient vite également un repère pour les brigands. Aussi, Philippe Auguste souhaita que le cimetière des innocents fût entouré d’une enceinte et fermé la nuit.
Ce qui lui offrit une place dans la ville.
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Ce lieu était devenu mythique et des croyances sur sa terre s’étaient développées au cours des siècles. Jusqu’à une trentaine de paroisses parisiennes utilisèrent en partie le cimetière des innocents.
Comme de nombreux cimetières médiévaux, qui étaient de rares espaces ouverts au centre de la ville, il était très animé le jour au même titre que les places. En raison des halles toutes proches, il était envahi de marchands. Les bancs et étalages y étaient très présents. Au XIIe siècle, au cimetière des innocents, on y avait laissé le marché aux chevaux. Le mur de Philippe Auguste de 1186 l’entourant, le protégea un peu sans remettre toutefois en cause le marché à l’herbe et au foin.
Tous les cimetières français étaient de confession religieuse (catholique, protestant, juif) avant la révolution française de 1789.
L’organisation des obsèques, la cérémonie, l’inhumation, la sépulture étaient les domaines réservés de la religion.
Les préoccupations de salubrité publique amènent en effet la dépossession progressive des cimetières par les autorités religieuses.
Dès 1804, un cadre juridique impose le caractère communal du cimetière. Ce monopole instaure alors le principe d’égalité face à la mort, laissant néanmoins aux croyants la possibilité d’une inhumation selon les rites funéraires religieux de leur choix.
12 juin 1804
Décret qui ordonne la fermeture des cimetières trop proches des habitations, ils seront éloignés de la ville.
Hygiénisme -Principe selon lequel les pratiques politiques, sociales, architecturales et urbanistiques doivent suivre les règles de préservation de l’hygiène et de la prévention en santé publique, selon les prescriptions médicales et éventuellement diététiques.
Cimetière Jardin
« Formant des paysages romantiques, les cimetières ne sont pas alors « conçus pour être sains mais pour être beau ». (M. Lassère).
Les municipalités se son attachées à ne faire des lieux agréables à l’œil, susceptibles d’intéresser les touristes.
Leurs modèles, celui des parcs et jardins élaborés par les anglais au XVIII siècle, avec essences variées, allées sinueuses, recherche du pittoresque et refus de la géométrie et de la monotonie.
1804 – Père Lachaise (44 hectares) fait figure de référence. Dès son ouverture en 1804, le « cimetière de l’Est », tel qu’il se dénommait à l’origine, a été une destination de promenades des Parisiens, curieux de découvrir leur nouveau « champ de repos ». Les premiers guides qui lui sont consacrés, à partir de 1808, révèlent un véritable intérêt des Parisiens pour ce nouveau cimetière, alors hors les murs, à la fois lieu de recueillement et de balades bucoliques.
1804 – Création de l’Ecole de dessin à Limoges par la Société d’Agriculture et des Arts
1806 – Bénédiction du cimetière de Louyat à Limoges, traité à l’instar de celui du Père Lachaise – Ce cimetière est l’un des plus grands de France (34 hectares)-
Jardin paysager: plantation d’arbustes et de vivaces, rosiers, églantiers, buis, autour de la tombe se constitue un espace fleuri.
Avec l’hygiénisme, c’est l’apogée de la tombe individuelle, ce qui implique la présence d’épitaphe.
Au cimetière de Limoges devaient être plantés des buis, rosiers, arbustes, acacias, pins, tilleuls, chênes, bouleaux, cerisiers…
La végétalisation sur les stèles et dans les cimetières présentent la mort comme un long sommeil.
Référence explicite au romantisme ( mouvement culturel apparu à la fin du XVIII siècle en Allemagne et en Angleterre et se diffusant à tout l’Occident au cours du XIX siècle, jusqu’aux années 1850. )
La Serpentine est présente car sa teinte convient à la construction funéraire mais ce n’est pas une pierre mais une famille minérale faisant partie du groupe des silicates et du sous-groupe des phyllosilicates.
Cette famille se compose de plus de 20 membres dont les principaux sont l’antigorite, le chrysotile et la lizardite.
Les roches composées en grande partie de minéraux de serpentine sont appelées serpentinites. Ce nom résulte de leur couleur généralement verte et de leur aspect écailleux, voire soyeux, qui rappelle la peau des serpents).
A Vayres, la carrière de Merlis, – serpentinite : usage funéraire : construction et croix.
Architecture des tombes : les tombes dressées sont inspirées des tombeaux de l’antiquité romaine).
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Tombe ancien cimetière de Vayres, mai 2023 Vers 1820, la plaque de Porcelaine fait son apparition au cimetière de Louyat (Limoges).
1840 – Diffusion de la plaque funéraire de porcelaine grâce aux ouvriers porcelainiers à l’ensemble des couches sociales.
Les plaques, leur couleur, leur éclat, beaucoup d’entre elles sont volées. Certaines sont de véritables chef-d’œuvre de porcelaine, ce qui engendre un modèle de cimetière unique en son genre . Le porcelaine est tout simplement en lieu et place de la sculpture!
Porcelaine dure : Kaolin, Feldspath, Quartz.
On peut noter au dos des stèles, des symboles de Franc-maçonnerie.
L’état manifeste d’abandon de certaines tombes au cimetière de Louyat interpelle, les murs s’écroulent, les allées sont impraticables, sont à déplorer des déjections d’animaux (cochons).
La place aux émotions et au registre affectif :
Le Saule pleureur présent sur les plaques apporte l’idée de déploration ( fait de manifester des sentiments de douleur, de compassion, de simples regrets ou lamentations)
Longtemps, le saule pleureur a été un arbre riche en symboles. Originaire de Chine, le saule pleureur fût importé en Europe vers la fin du 17ème siècle. Sa nature ornementale en fait un arbre très propice à la réflexion et on retrouve souvent le saule pleureur au bord d’un lac. Ses longues branches tombantes lui valent l’appellation de “pleureur” et on comprend bien pourquoi : l’arbre donne vraiment l’impression de déverser des larmes.
A noter, dans la tradition chinoise, le saule pleureur est un symbole d’immortalité, sans doute parce qu’un rameau de Saule planté en terre renaît à la vie Aussi, il représente la communication avec le ciel. Par ailleurs, pour les tibétains, il est l’arbre de vie.
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Plaque, ancien cimetière de Vayres, mai 2023 –
L’importance du noir, couleur du deuil qui s’illustre par un mince filet (1860) et large bordure vers 1890.
La Porcelaine c’est la « fille du granit », porcelaine dure (Kaolin, Feldspath, Quartz).
Offrande de fleurs :
Comme dans un vaste jardin, on plante des vivaces pour leur pérennité, pour ne pas rappeler la douleur du trépas (type fleurs coupées qui vont vite dépérir)
Les plaques de porcelaine sont la représentations mentales et esthétiques de la mort.
Au début, seuls les notables peuvent se permettre d’y avoir recours.
Dans le Limousin, le culte des ancêtres est important !
La plaque en porcelaine n’est pas chère (elle correspond en franc à une journée de travail) ce qui permettra a une plus grande partie de la population n d’y avoir accès.
Mais elle est fragile, alors les plus riches vont lui préférer la pierre ou le marbre.
1850
On assiste à une montée de l’anticléricalisme, en réaction, la mort devient très chrétienne. L’on peut dire que le politique est quasiment absent des cimetières toutefois la lutte, affrontement symbolique entre catholiques et anticléricaux est très vive.
On assite à la promotion de l’individu notamment des femmes.
Les pratiques culturelles des limousins tiennent en leur attachement aux saint locaux.
1850 – Début de la Chrysanthème (Toulouse)
On voit apparaître, au Second Empire (1852/1870), un nouveau type de tombes avec l’avènement des chapelles et des caveaux.
Petit rappel second Empire –
Second Empire (empire autoritaire à empire libéral/ d’Austerlitz à Sedan).
Louis-Napoléon Bonaparte organise un coup d’État dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851. Une nouvelle Constitution prend effet le 14 janvier 1852.
- Louis-Napoléon Bonaparte est d’abord président de la République puis, la dignité impériale et héréditaire étant rétablie en novembre 1852, il devient l’empereur Napoléon III.
- Le Second Empire s’achève peu après la défaite de Sedan contre la Prusse le 2 septembre 1870.
—–Dans les allées des cimetières, on isole riches et pauvre, on crée des ségrégations sociales.
Dans le livre Nos funérailles de Porcelaine, est citée la Croix Hosannière;
Croix Hosannières (présentes dans les villages).
A l’instar des calvaires, des croix de missions et des lanternes des morts, une croix est dite hosannière, car depuis le Moyen Age, on y venait en procession le dimanche des Rameaux pour chanter « l’hosanna », qui est un cri de joie glorifiant Dieu.
Le terme « hosanna » est d’origine hébraïque. Il commémorait, au 1er siècle, l’entrée de Jésus à Jérusalem, le jour des Rameaux, accueilli par la population avec des branches de palmiers en disant « hosanna », qui est une exclamation de joie et de bienvenue.
Les croix hosannières sont des monuments funéraires, construits dans les cimetières, à partir du X ème siècle dans l’ouest de la France principalement en Vendée et en Poitou- Charente.
Elles sont constituées d’un soubassement circulaire en gradins sur lequel repose une colonne surmontée d’une croix Elles dominaient, à l’origine, généralement une fosse commune ou un ossuaire.
NB/ A Vayres, l’ancien cimetière ne dispose pas d’ossuaire.
// A voir en Haute -Vienne : Montrol-Sénard – environ 35 km de Vayres.
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A ne pas confondre avec la lanterne des morts ( une de forme carrée est située à une vingtaine de km de Vayres au cimetière de Saint -Victurnien) pas de croix et cet édifice maçonné, de forme variable, souvent élancé, en forme de tour, est généralement creux et surmonté d’un pavillon ajouré (au moins trois ouvertures), dans lequel au crépuscule on hissait, souvent avec un système de poulies, une lampe allumée supposée servir de guide aux défunts.
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La maîtrise locale de la technique de la peinture su porcelaine permet à la région de Limoges d’avoir un demi siècle d’avance.
Avec les couronnes de fleurs en céramique, le fleurissement se substitue à la plantation.
1867
– Nouveau règlement
On privilégie l’horizontalité des tombes
La pierre l’emporte sur la terre ! C’est l’avènement du cimetière minéral
La ville de Limoges est obligée de légiférer, incluant dans le nouveau règlement un article stipulant que « toute plantation d’arbres […] est interdite dans les concessions perpétuelles ou temporaires. les arbustes ne seront tolérés, qu’à la condition d’être élagués ou même arrachés, si le développement de leur branches ou de leurs racines devenaient nuisible. »
Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’apparence des cimetières, il devienne forêt de dalles et de stèles.
Au XIX siècle, le rapport à la mort est relativement serein, 1860/1880, l’on comprend que la mort est un terme définitif de l’existence.
Le rapport à la mort est teinté à la fois d’archaïsme et de modernité.
La Troisième République, ou III République
Régime républicain en vigueur en France de septembre 1870 à juillet 1940, soit pendant presque 70 ans, le premier à s’imposer en France dans la durée depuis 1789.
1881
Conformément à la loi du 14 novembre 1881, ces « espaces regroupant les défunts de même confession » ne doivent cependant pas être isolés des autres parties du cimetière par une séparation matérielle. Donc les principes d’ « égalité » face à la mort et de laïcité doivent demeurer tout en garantissant aux croyants la possibilité d’être inhumés selon leurs rites, quelle que soit sa religion et sans contraintes.
Après l’écrasement de la Commune de Paris, la combativité républicaine reprend plus que jamais en faveur d’une laïcisation des institutions.
La naissance de la IIIe République relance le combat en faveur d’une laïcisation des institutions. Le programme de Belleville, prononcé par Gambetta alors qu’il est candidat aux élections législatives, en avait fait, dès 1869, l’un des axes majeurs du discours radical républicain.
Laïcité scolaire (Jules Ferry), statut personnel, et séparation!
L’aveuglement contre-révolutionnaire de la hiérarchie catholique et la position clairement antirépublicaine d’un certain nombre de congrégations religieuses devaient rendre la séparation inéluctable. L’attitude adoptée par les assomptionnistes au cours de l’« Affaire Dreyfus », aux côtés des forces antisémites et hostiles à la République, plus largement l’attitude de combat que l’Église adoptait à l’égard des mesures de laïcisation de l’enseignement, imposaient que soit mis en place un encadrement juridique des congrégations religieuses, ce que fit la loi du 1er juillet 1901 sur la liberté d’association.
1905
Les polémiques suscitées par l’application du texte jointes à d’autres sujets de discorde, devaient aboutir à la rupture des relations diplomatiques entre le Vatican et la France et au constat, corrélatif, de la caducité du Concordat. La voie était ouverte pour une véritable séparation entre les Églises et l’État, ce que réalisera la loi du 9 décembre 1905.
Il est significatif que même la loi de 1905 Article 28 de la Loi du 9 décembre 1905] pourtant si drastique, ait prévu la possibilité d’expression de la religion dans les cimetières.
L’hécatombe de la Première Guerre Mondiale fait 40 000 victimes en Limousin, 4000 morts pour la seule ville de Limoges, le cimetière ne cesse de s’agrandir, il quitte la dénomination « Champ du repos » pour devenir « la ville des morts ».
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La Constitution de 1958 légitime la laïcité et la neutralité des cimetières : il est interdit d’ériger des symboles religieux dans les espaces publics, ce qu’avait déjà précisé l’article 28 de la loi 1905.
S’il est interdit d’ériger des symboles religieux dans les espaces publics depuis la constitution de 1958, la présence de signes religieux sur la sépulture individuelle est néanmoins autorisée.
La création ou l’agrandissement des cimetières confessionnels construits avant 1881 est en revanche strictement interdit.
Cependant, une demande forte des communautés religieuses a entrainé la prise en compte d’un compromis entre respect des rites religieux et le principe invariable de la laïcité des cimetières.
Les circulaires du 28 novembre 1975 et du 14 février 1991 ont ainsi permis aux maires de créer des emplacements spécifiques dans les cimetières.
Puis pour permettre aux maires de gérer « l’existence d’espaces regroupant les défunts de même confession, en prenant soin de respecter le principe de neutralité des parties communes du cimetière ainsi que le principe de liberté de croyance individuelle ».
19 Février 2008
une circulaire du 19 février 2008 a rassemblé tous les éléments essentiels du droit concernant la police des funérailles et des cimetières.
Allant plus loin, l’État, au travers de diverses circulaires, a prévu des exceptions très larges à ses principes fondamentaux, allant même jusqu’à prôner des « carrés confessionnels », avatars des cimetières confessionnels supprimés par les lois sur la laïcité.
La plus emblématique est la circulaire du 19 février 2008 [Circulaire du 19 février 2008 ] qui traite notamment des « difficultés rencontrées à l’occasion du décès d’une personne dont la famille, ou un proche, souhaite qu’elle soit inhumée selon les règles ou les usages définis par sa religion, ceux-ci n’étant pas toujours compatibles avec les dispositions législatives et réglementaires ». Source
« Les obsèques sont faites pour les vivants, pour des vivants qui souffrent. La priorité est de pouvoir les aider.
Dans ces conditions, la conception que l’on peut avoir de la laïcité « classique », « à la française », celle qui est constitutive de notre ciment social en France, doit s’effacer devant une préoccupation d’humanisme.
Il faut savoir alors accueillir les croyants dans leur diversité, leur permettre d’accomplir des rites qui ont du sens et qui vont les aider. Mais il faut aussi savoir accueillir les non-croyants en leur offrant des rites aussi performatifs et apaisants. « Laïcité et rites funéraires de François Michaud Nérard
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Un cimetière, un jardin thérapeutique ?
Chromothérapie par les fleurs -Jardin thérapeutique (odeur, couleur, toucher)
Vayres à Soi- Intervention pour le « Printemps des cimetières 2023«
Voici les sujets abordés lors de la manifestation du Printemps des cimetières à Vayres, nous reviendrons, plus en détails, sur l’histoire de la végétalisation des cimetières dans un prochain article.
Le dimanche 14 mai 2023 à 14h – Temps d’échange sur le site de l’ancien cimetière de Vayres, en Haute-Vienne.
La notion de Jardin thérapeutique est à associer, ici, à la chromothérapie par les fleurs, mais aussi à la question de l’olfaction et du toucher.
Le cimetière est un lieu visité, rencontré ou découvert lorsque le deuil nous touche à titre intime et/ou collectif.
Sa singularité tient en l’en présence conjointe du privé et du public, c’est un « espace vert soigné à vocation horticole », pour l’association écologiste « Vayres à Soi » le cimetière est un jardin émotionnel.
Une tombe de l’ancien cimetière de Vayres, en mai 2023- Lierre et Rosier –
Lieu d’émotions et de mémoires, il est paysage où le minéral et le végétal se rencontrent. Sa végétalisation, son fleurissement produisent, sur nous, des effets. Depuis les couleurs des fleurs, la beauté de certains feuillages, les saisons apportent des éléments de réponse, propices à soulager, à créer du bien-être, à faire sens et pour prendre soin de soi.
Le deuil
—-La notion de deuil a été introduite en 1917 par Sigmund Freud.
Expérience du deuil – 7 étapes ; stupéfaction- la sidération/choc, déni, colère, tristesse, souffrance, résignation, acceptation, reconstruction.
Un deuil est « la mise en place d’un processus intrapsychique à la fois comportemental, cognitif et socioculturel face à la perte définitive d’une personne (décès), La personne endeuillée va ressentir tout un tas d’émotions comme de la peur, de la culpabilité, de la colère, de la tristesse, de l’injustice, de la frustration, du dégoût et par conséquent, aura des comportements en réaction à ses émotions vécues, pouvant souvent entraîner des troubles du comportement« .
Le but de ce processus de deuil est de réussir à continuer à vivre et d’accepter cette perte définitive et irrémédiable.
Nous avons été fortement meurtris, 162 868 morts en France au 3 mai 2023 du Covid, nous sommes confrontés, de près ou de loin, de manière directe ou collatérale, par le décès par maladie comme le cancer: Environ 150.000 personnes, dont 84.100 hommes et 65.400 femmes, meurent du cancer par an en France.
La mortalité par accidents de la vie courante représente près de 20 000 décès chaque année en France métropolitaine.
1/4 des décès ont lieu avant 65 ans.
Encore taboue, la mort est, pourtant, présente dans chacune de nos vies, de manière collective, générationnelle, nous sommes victimes directes ou indirectes.
Les conflits, les attentats
Les symptômes du trouble de stress post-traumatique sont connus depuis des millénaires, mais il aura fallu plus d’un siècle aux médecins pour le considérer comme une maladie nécessitant un traitement spécifique.
Malgré la fin des combats, les champs de bataille n’avaient pas quitté les soldats, hantés par leurs souvenirs, les cauchemars et la dépression.
Certains avaient des troubles de l’élocution, d’autres avaient perdu leur capacité à se concentrer. Apeurés et tourmentés, les soldats luttaient désormais contre les fantômes de la guerre.
Quelle guerre ? Si le Vietnam, la guerre de Sécession ou même la Première Guerre mondiale vous venaient à l’esprit… vous auriez tout faux : les symptômes de ces soldats n’ont pas été couchés sur le papier mais gravés en cunéiforme sur des tablettes il y a plus de 3 000 ans, en Mésopotamie! Source
Même si ce diagnostic prend racine dans le combat, la communauté médicale reconnaît aujourd’hui que le TSPT affecte de la même façon civils et militaires.
Un état de stress post-traumatique (ESPT) est un trouble mental consécutif à un événement traumatique (attentat, guerres, agressions, etc..)
Les attentats terroristes qui ont marqué la France sont des évènements traumatogènes dont les conséquences psychologiques sont variables et dépendent des modalités d’exposition, de notre histoire de vie et d’autres caractéristiques qui nous sont propres.
L’impact psychologique des attentats est extrêmement étendu.
Une enquête par web questionnaire, huit à onze mois, après les attentats du 13 novembre 2015 et incluant 575 personnes a mis en évidence que
- 54 % des menacés directs, 27 % des témoins sur place et 21 % des témoins à proximité avaient un ESPT ;
- 54 % des endeuillés souffraient d’un ESPT et 66% souffraient d’un deuil compliqué.
Un deuil compliqué est un deuil qui est plus long tout en s’accompagnant aussi d’une souffrance très forte, voire une dépression chronique. Les individus vivant ce type de deuil ont souvent beaucoup de difficultés à accepter la disparition de leur proche et peuvent être dans un déni profond.
Le programme de recherche “13 novembre” se poursuit avec un suivi des personnes interrogées jusqu’en 2026.
–13-Novembre est un programme de recherche transdisciplinaire dont le CERLIS est partenaire qui se déroulera sur 12 ans. Son objectif est d’étudier la construction et l’évolution de la mémoire après les attentats du 13 novembre 2015, et en particulier l’articulation entre mémoire individuelle et mémoire collective.
Aussi, l’étude REMEMBER est en cours pour mesurer les capacités de contrôle de la mémoire (grâce à l’imagerie cérébrale) et des émotions des personnes les plus exposées mais aussi, celles n’ayant pas vécu directement les évènements. Trois autres projets sont actuellement en cours : l’un concernant la réception des attentats dans le monde scolaire, un autre concernant la “fabrique des mémoires” et enfin, le dernier, ayant pour objet l’analyse du traitement médiatique des attentats sur les réseaux sociaux.
Le cimetière, au fil du temps
Le cimetière est à observer à l’aune de l’urbanisation grandissante, de l’artificialisation des sols, à même de créer, lui aussi, des îlots de chaleur. Il est un espace public, sujet à de multiples évolutions spatiales, paysagères, non sans conséquence sur notre rapport sociétal et culturel au deuil et aux défunts.
Quelques dates permettent de comprendre les modifications très importantes survenues dans la végétalisation des cimetières avec différents phases, cimetière-jardin, déplacement hors ville.
Le type de pierre et la place occupée par la minéralité engendrera la mise en place de territoires sociaux au cœur des cimetières, une production standardisée des éléments funéraires et une uniformisation des tombes.
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La tombe aux Bergénias de Berthe Verger, décédée en 1910, à l’âge de 9 ans à l’épitaphe citant l’Ancien Testament, cimetière de Vayres, mai 2023 –
Berthe Verger, enlevée à l’affection de ses parents pour l’Eternité. Elle n’a fait que sourire à la Terre et Dieu lui faisant grâce des tristesses de l’Exil l’a rappelé à lui le 10 novembre 1910 à l’âge de 9 ans heureux ceux que vous choisissez ainsi. Ô, mon Dieu, ils habiteront à jamais dans nos Saints Tabernacles
Appelé aussi Champ du repos, à la fois source de distinction et élément clé de la stratification sociale, le cimetière fait apparaître un cadre légal, fait évoluer le droit et la loi, souligne l’évolution de notre rapport sociétal et culturel à la mort, à la place du vivant, aux espaces publics et intimes…
Pour des raisons hygiénistes, le cimetière est éloigné du cœur des villes. Avec la hiérarchie des territoires, la notion de centralité est primordiale, c’est la place première. Est-ce que la mise à distance vient modifier notre rapport à cet espace? Décentrer est-ce déconnecter ?
Aujourd’hui, avec sa localisation « hors la ville », quelles conditions sont créées pour l’appropriation de cet espace et quel l’impact éventuel ceci peut-il avoir sur le processus de deuil ?
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1780 marque la fermeture du cimetière des Innocents ( Paris)
En raison de l’insalubrité des lieux et d’un usage continu pendant au moins 15 siècles, le cimetière des innocents fut fermé dans les années 1780 après que les murs de la cave de maisons voisines, rue de la Lingerie, ne s’écroulent sous le poids des ossements.
A l’origine, élaboré en dehors de la ville, le long d’une voie romaine (qui deviendra la rue Saint Denis), le cimetière des champeaux qui deviendra le cimetière des innocents devient vite le lieu d’inhumation des faubourgs de la rive droite à l’époque gallo-romaine.
En éloignant l’espace pour des questions de santé et d’environnement, on relègue les défunts et leur territoire.
12 juin 1804
Décret qui ordonne la fermeture des cimetières trop proches des habitations, ils seront éloignés de la ville.
Hygiénisme -Principe selon lequel les pratiques politiques, sociales, architecturales et urbanistiques doivent suivre les règles de préservation de l’hygiène et de la prévention en santé publique, selon les prescriptions médicales et éventuellement diététiques.
1804 – Père Lachaise (44 hectares) – Dès son ouverture en 1804, le « cimetière de l’Est », tel qu’il se dénommait à l’origine, a été une destination de promenades des Parisiens, curieux de découvrir leur nouveau « champ de repos ». Les premiers guides qui lui sont consacrés, à partir de 1808, révèlent un véritable intérêt des Parisiens pour ce nouveau cimetière, alors hors les murs, à la fois lieu de recueillement et de balades bucoliques.
1806 – Bénédiction du cimetière de Louyat à Limoges – Ce cimetière est l’un des plus grands de France (34 hectares)-
Avec l’hygiénisme, c’est l’apogée de la tombe individuelle, ce qui implique la présence d’épitaphe.
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Leonard Mousner, « bon époux et bon père, Agriculteur distingué, il emporte les regrets de tous ceux qui l’ont connu » –
La végétalisation sur les stèles et dans les cimetières présentent la mort comme un long sommeil.
Référence explicite au romantisme ( mouvement culturel apparu à la fin du XVIII siècle en Allemagne et en Angleterre et se diffusant à tout l’Occident au cours du XIX siècle, jusqu’aux années 1850. )
On voit apparaître, au Second Empire (1852-1870), un nouveau type de tombes avec l’avènement des chapelles et des caveaux.
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Un caveau très singulier, ancien cimetière de Vayres, mai 2023 –
Dans les allées des cimetières, on isole riches et pauvres, on crée des ségrégations sociales.
1867 – Nouveau règlement– On privilégie l’horizontalité des tombes
La pierre l’emporte sur la terre ! C’est l’avènement du cimetière minéral.
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Cimetière, lieu à émotions
Le mot émotion vient de l’expression latine « ex movere », qui signifie littéralement faire sortir, mettre en mouvement.
On rappelle, l’expérience du deuil, citée en amont et ses 7 étapes ; stupéfaction/sidération/choc, déni, colère, tristesse, souffrance, résignation, acceptation, reconstruction.
La personne endeuillée sera traversée par ces émotions: la peur, la culpabilité, la colère, la tristesse, l’injustice, la frustration, le dégoût .
Les émotions citées ci-dessus seront « antagonistes » et « de résignation », avec une nouvelle approche, en termes de modification d’espace paysager pour le cimetière, nous pouvons, entrapercevoir quelles autres émotions ce lieu pourraient éveiller en nous, comme du soulagement, par exemple.
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Dans une logique d’aménagement en faveur de la biodiversité, cet « espace vert soigné à vocation horticole » pourrait se transformer en jardin où le vivant serait présent et favorisé. Des fleurs, en toutes saisons, des arbustes, la nature (faune et flore), des formes et des couleurs pour adoucir, apporter d’autres énergies, alléger la minéralité austère et grise, si impropre au recueillement et à l’apaisement.
Redonner une place à la vie, à une faune et flore naturelle, sauvage et non adventice contribue à des rencontres, sources de surprise et de bien-être.
Nous avons, dans le jardin au naturel de l’association Vayres à Soi, mis en place une végétalisation mixant les indigènes, annuelles, vivaces, plantes ornementales, la majeure partie de ces espèces sont mellifères.
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Visite du Machaon au jardin de Vayres à Soi le 2 mai 2023 Bienfaits du jardin & Vertus émotionnelles des fleurs
Les bienfaits des fleurs, du jardin sont multiples: activité apaisante, stimule les fonctions cognitives… L’hortithérapie/garden therapy : les bienfaits du jardinage sont reconnus !
C’est le nom officiel de la thérapie par le jardinage.
Inventé au 18ème siècle par le psychiatre américain Benjamin Rush. Cette thérapie s’adresse aux patients atteints de maladies cérébrales comme l’autisme, Alzheimer ou encore pour les migraines, les addictions…
De plus en plus on installe des jardins : dans les prisons, dans les maisons de retraite…
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Magnifique Pivoine rouge, Cimetière de Vayres –
Les fleurs simples ou semi-doubles de pivoines sont très souvent porteuses de pollen et donc un véritable atout pour les abeilles et autres pollinisateurs dans votre jardin.
Les FLEURS et les émotions humaines
Plusieurs études mettent en lumière le rôle essentiel que jouent les plantes, les arbres ou encore les fleurs qui nous entourent sur notre santé.
Elles activent nos émotions – Chez l’Homme de Néandertal des traces de pollen de fleurs présentes dans les tombes ont apporté la preuve que des fleurs accompagnaient les défunts.
II a vécu en Europe pendant quelque 300 000 ans et a disparu il y a environ 30 000 ans, définitivement remplacé par Homo sapiens, notre ancêtre direct.
Aussi, des chercheurs pensent que les fleurs en raison de leur variété de formes, de couleurs et d’odeurs, auraient été perçues comme ayant une propriété de traduction des différentes émotions que ressent l’Homme comme la joie, la tristesse, l’amour et, pour cette raison, auraient été cultivées et utilisées pour traduire ces émotions ou accompagner des évènements émotionnels de notre existence.
Les fleurs pourraient, peut-être, avoir été des composantes naturelles du concept de beauté.
Le simple fait d’être exposé aux fleurs pourrait suffire à éveiller ces émotions et sensations, et expliquerait de tels effets comportementaux.
Les seniors encore plus touchés par les vertus émotionnelles des fleurs
Avec leurs couleurs incroyables et leurs senteurs envoûtantes, les fleurs nous séduisent tous. Selon l’étude de l’Université d’État du New Jersey de Rutgers dirigée par les chercheurs Jeannette Haviland-Jones et Terry McGuire, elles ont un impact immédiat sur notre bonheur et permettent de réduire l’anxiété.
Durant leur étude comportementale de 6 mois, ils ont également pu démontrer l’influence particulièrement positive des fleurs sur les personnes âgées.
Chez elles, ou en maison de retraite, elles affichent une meilleure santé émotionnelle lorsque roses, tulipes, gerberas et autres hortensias illuminent leur quotidien.
Les fleurs et la tristesse– Les fleurs qui symbolisent la tristesse peuvent généralement être des fleurs aux tons froids ? (bleu, violet), ou même des fleurs séchées dont les pétales et les feuilles tombent, tandis que les marguerites ou les fleurs heureuses peuvent symboliser le bonheur et la joie.
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Iris au cimetière de Vayres, 8 mai 2023 –
COULEURS //
Bleu: anti-stress
L’orange est connue pour son côté anti-dépresseur car comme c’est une couleur pleine de peps, elle active les pensées positives et ainsi, la bonne humeur.
Vert :calme, apaisement
Jaune ; déstressant
Le rouge et l’écarlate procurent un sentiment de sécurité et de confort
Blanc (comme le bleu) soigne et apaise
Fleurir pour dire les blessures et les souffrances
Fleurs du deuil en France- Les chrysanthèmes, lys, arums, œillets et roses
Les chrysanthèmes, plantes mellifères, méprisées en France car utilisées en masse pour fleurir les tombes pendant la Guerre. Elles signifient les funérailles, le chagrin et la mort pourtant c’est une fleur synonyme de bonheur et d’amour dans le reste du monde, avec d’inconditionnels amoureux en Asie et aux États-Unis, pour ne citer qu’eux.
Au Japon, le chrysanthème jaune symbolise le soleil et la lumière (l’immortalité), il est même surnommé “La fleur d’Or”. La croyance populaire veut qu’un pétale de chrysanthème au fond d’un verre de vin vous apporte une vie heureuse et une bonne santé.
Le nom Chrysanthème provient du Grec “chrys” signifiant “or” et de “anthemon” signifiant « fleur ». Un nom parfait pour une fleur qui, à son origine, n’existait que de couleur doré.
Plusieurs émotions et idéaux sont associés aux différentes couleurs du chrysanthème.
Un chrysanthème blanc, offert à l’être aimé, lui dira que votre amour est pur et que vous serez toujours fidèle. La couleur rouge est la plupart du temps associée à l’amour, les chrysanthèmes rouges, sont parfaits pour envoyer des messages d’amour.
Comme pour les roses, les Chrysanthèmes jaunes symbolisent l’amour dédaigné.
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Détail fleur de chrysanthème, cimetière de Vayres, novembre 2022 –
Les Lys , tout en étant associés aux funérailles et aux décès, signifient, également, la restauration de l’innocence de l’âme des morts.
Les cyclamens – Ces plantes vénéneuses symbolisent non seulement le chagrin, mais aussi les adieux, la séparation et la résignation. Oh, et n’oublie pas la mort.
Œillet (religieux (fleur des dieux) politique la femme -œillet rouge -biodiversité : œillet d’inde !
Arum blanc – pureté et amour
Roses – Fleur par excellence de l’amour depuis l’antiquité et au fil des siècles.
—-Sont présents, dans l’enceinte du cimetière de Vayres, quelques rosiers, d’autres plus nombreux le longent côté route/rue belles roses.
/// A noter, les plaques funéraires de porcelaine utilisent la Pensée & la Rose!
PLANTES MÉDICINALES
Contre la dépression légère/anxiété/relaxante -millepertuis, valériane officinale, l’eschscholtzia, pavot, menthe poivrée, lavande, mélisse, Rue (calmante),
Souci- « nous partageons votre peine »
Biodiversité – centaurée, cosmos, coquelicot (association bleuet -coquelicot accroît l’expansion de la faune auxiliaire), vipérine annuelle, œillet d’inde (fait le tri des insectes)
A Vayres, du vert, encore et toujours beaucoup de vert…On imagine le dessin du jardin thérapeutique que nous pourrions concevoir ensemble ?
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Allées et Jardin du souvenir du cimetière de vayres, mai 2023 ODEUR, l’alliée de notre bien-être psychique
Trop longtemps négligés, les pouvoirs olfactifs sur la vie émotionnelle sont de plus en plus considérés.
Orthophoniste et docteur en neurosciences et en sciences de l’ingénierie, le Dr Auriane Gros exerce au CHU de Nice. Elle est enseignant-chercheur à l’université Nice-Côte d’Azur au sein dulaboratoire CoBTeK (Cognition Behaviour Technology) et directrice pédagogique du département d’orthophonie de Nice.
Odeur – Voyage sensoriel et psychosomatique.
«En une fraction de seconde, les effets sont perceptibles!, s’enthousiasme la psychologue. Mes patients ont un regard plus clair, leur corps se détend. C’est comme une fenêtre s’ouvrant sur leur psychisme.
Aujourd’hui, l’aromachologie s’impose. Si l’aromathérapie s’attaque aux problèmes somatiques (maux de ventre apaisés avec de l’huile de basilic, par exemple), l’aromachologie s’attache essentiellement à la sphère psycho-émotionnelle.
«C’est la science des phénomènes liés aux odeurs, plus particulièrement l’influence de celles-ci sur le comportement, précise Patty Canac, professeure à l’Institut supérieur du parfum (Isipca, Versailles) et auteure du Guide des émotions olfactives (éd. Ambre)
Aromatique émotionnelle
L’olfaction est un mécanisme sensoriel par excellence
L’olfaction permet de reconnaître classiquement près de 4 000 odeurs différentes –
Le monde végétal est capable de communiquer de multiples manières, de telle sorte que formes, couleurs et senteurs se rejoignent dans des mécanismes vibratoires : tout le vivant interagit selon des lois de polarité et d’affinité, particulièrement de nature électromagnétique.
Tout le vivant est constitué de capteurs et d’émetteurs… pourvus d’une panoplie de mécanismes de perception et d’échanges destinés à produire soit des réactions de défense, soit des processus de collaboration.
La perception des odeurs est un processus complexe, fortement lié aux émotions et à la mémoire. Non seulement les odeurs établissent un contexte particulièrement propice au souvenir, mais elles sont également capables d’influencer l’humeur grâce à la puissance de leur composante hédonique et d’induire divers types de sensations – relaxation ou stimulation notamment…
L’intensité et la qualité de l’odeur.
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Le puissant parfum de poire, de raisin et d’agrumes du rosier Lady Emma Hamilton -David Austin –
L’intensité se manifeste de la même manière que la réactivité au chaud et au froid,
L’homme brasse en moyenne 12 m3 d’air par jour à raison de 23 000 respirations quotidiennes, ce qui lui donne la capacité de détecter quelque 10 000 substances chimiques par jour.
Et 80 % des odeurs perçues par l’homme procurent une aversion (cela correspond à la fonction d’alerte acquise par l’odorat de l’homme au cours de l’évolution) et 20 % suscitent des émotions positives.
« Soixante-cinq pour cent des émotions que nous produisons au quotidien sont touchées par l’odorat. » selon Martin Lindström.
La mémoire émotionnelle passe par l’amygdale alors que la mémoire explicite passe par l’hippocampe.
Cette différence explique pourquoi nous ne nous souvenons pas des traumatismes qui se sont produits au début de la vie.
En effet, l’hippocampe est encore immature lorsque l’amygdale est déjà capable de stocker quantité de souvenirs inconscients.
Un traumatisme précoce pourra donc perturber les fonctions mentales et comportementales d’un adulte par des mécanismes inaccessibles à la conscience.
L’émotion (joie, colère, peur…) est un état somatique qui s’installe soudainement à la suite d’un événement inattendu ayant une signification forte pour l’individu.
Cet état s’accompagne souvent de manifestations physiologiques diverses : transpiration, sécheresse de la bouche, modification du rythme cardiaque ou respiratoire, constriction ou relâchement des sphincters.
On rappelle que le mot émotion vient de l’expression latine « ex movere », qui signifie littéralement faire sortir, mettre en mouvement.
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Les émotions ont des répercussions sur les fonctions mentales, comme par exemple la diminution du contrôle volontaire.
. Le linalol, molécule de la lavande, a des vertus anxiolytiques ; les odeurs «vertes» (pomme, herbe coupée) apaisent…
Les émotions colorent et donnent du relief à notre vie au quotidien.
Elles ont toutes un sens et une histoire qui leur est propre, elles sont utiles et nécessaires ; cependant il est indispensable de ne pas se laisser dominer ou écraser par ses émotions.
Dans ce cas, celles-ci ne jouent plus uniquement un rôle de signal d’alarme, mais elles se transforment en «émotions pathogènes» et induisent une perturbation de l’état de santé pouvant aller jusqu’à la somatisation.
Source : L’aromatique émotionnelle : une nouvelle dimension de la fonction olfactive –Source
- Sylvie MUFFAT, Jean-Louis Garillon/ Cairn
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Parfum inoubliable, voluptueuse floraison, port étalé caractéristique, joie des pollinisateurs- l’Arbre à soie, jardin au naturel de Vayres à Soi Langage des fleurs/ couleurs et effets de réconfort
Fleurir en toute saisons, aussi bien l’hiver avec le jasmin d’hiver, les rose de Noël, marquer l’arrivée du printemps et au fil des saisons sans créer des temporalités trop franches sans fleurs – Printemps/ été: Santoline, Gaura, sauge, verveine de Buenos aires, jacinthes, rose, hortensia…
De plus, une floraison alternée, adaptée, permettrait de résister à la sur floraison de la Toussaint et au gaspillage floral très important qui en découle.
Mais aussi d’offrir des fleurs qui ne nécessiteraient pas trop d’entretien, qui pourraient se substituer au fleurissement plastique, encore trop présent dans nos cimetières de villages.
Un gain pour toutes et tous, à même de créer les conditions d’une visite plus confortable et propice à l’apaisement.
Nous parlons, souvent, de langage des fleurs, mais vous pouvez tout aussi bien ne pas vous en inspirer pour offrir des fleurs à vos défunts.
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Muguet, cimetière de Vayres, mai 2022 –
Fleurs de la mélancolie, tristesse : immortelle, ancolie, cytise, tulipe jaune, tulipe blanche
Bonheur : muguet, sauge, gui, tournesol, rose, lupin, iris..
Fleur de l’amitié : lierre, bégonia, fougère, chèvrefeuille, zinnia, jonquille, Ipomée…
Amour/amitié : pivoine, violette, centaurée, véronique, myosotis
Pureté/beauté/fraîcheur – marguerite, lilas blanc, pâquerettes, hibiscus.
Le Toucher & Le voir
Sensation/ toucher enlacer un arbre permettrait, entre autres, de réduire le stress, d’améliorer la qualité du sommeil, et de faire baisser la tension artérielle. (Sylvotherapie)
Une plante rendrait la vie plus douce – Depuis plus de 30 ans, des chercheurs s’intéressent aux effets bénéfices des plantes sur la santé humaine.
Quinze minutes en forêt, et voilà que les participants à une étude japonaise se sentent moins anxieux, moins en colère et plus vigoureux, des effets qu’une promenade en ville n’apporteraient malheureusement pas.
Même les personnes hospitalisées se portent mieux lorsque leurs chambres donnent sur un paysage naturel.
En 1984, une étude américaine a montré que des patients opérés de la vésicule biliaire avaient moins de risques de complication, consommaient moins d’analgésiques et sortaient plus tôt de l’hôpital lorsqu’ils avaient une vue sur des arbres.
« La nature a un côté analgésique et qui procure du bien-être, qui influence même le temps de cicatrisation »
Explique Stefan Jordy, chercheur à l’Université Bretagne-Sud et membre de la seule équipe française spécialisée sur la question.
La nature booste également le système immunitaire. Une marche en forêt rendra plus heureux, mais elle permettra aussi au corps de produire plus de cellules tueuses, ces lymphocytes qui sont en première ligne de l’immunité humaine.
Des vertus que d’autres cultures ne sont pas sans ignorer : en médecine japonaise, le « shinrin-yoku » consiste à envoyer les malades faire des cures en forêt pour soigner les maladies les plus diverses.
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Association écologiste Vayres à Soi
Dimanche 14 mai 2023 14h, ancien cimetière de Vayres , participation à la 2 ème année consécutive, au « Printemps des cimetières ».
Gratuit, ouvert à toutes et tous.
Prochain RDV – « Fête de la Nature », dimanche 28 mai 2023, 14h, Vayres parking Champ de Foire – « Et au milieu coule la Vayres ! »
La Vayres, le village et sa rivière.
Gratuit, sur réservation !
Contacts mail : vayresasoi@gmail.com
Tel : 06 13 85 10 32
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Le cimetière, un bon indicateur de la prise en compte de la biodiversité par les communes
Bien plus qu’un jardin de pierre, le cimetière est le 1er endroit où je me rends pour saisir à quelle politique de gestion des espaces verts ai-je affaire. C’est aussi, là, que se niche l’historie sociale, militaire et rurale d’une commune, avec, un patrimoine insoupçonné voire peu valorisé.
Depuis, ses allées, ses tombes, la nature embrasse toute ce qu’elle trouve, le végétal apporte son équilibre, recouvre mais n’envahit pas.
Triomphante parfois des plus petits espaces, la végétalisation « se fait » presque toute seule, permettons-nous d’être davantage en harmonie avec la nature!
Le LIERRE (hedera)
Cette plante cumule les croyances erronées, commune, parfois même peu appréciée et coupée dès qu’elle lance ses tiges à l’assaut des arbres ou des façades, le lierre a pourtant de nombreuses qualités insoupçonnées et parmi elles, celle d’être un véritable réservoir de biodiversité.
Lierre et les arbres – Contrairement à une idée reçue, le lierre n’est pas un parasite ni une plante nuisible. Il ne tue pas les arbres en les étouffant, comme on entend souvent dire, mais au contraire, leur rend de multiples services. Le lierre est essentiel à la biodiversité et ne doit pas être arraché des arbres. Il protège le tronc des coups de soleil et de la chaleur, mais aussi du froid en hiver, évitant les craquèlements de l’écorce et limitant par là-même les blessures risquant d’être contaminées par des maladies ou des parasites. Le lierre constitue aussi une protection contre la pluie battante, le feu et les animaux qui ne viennent plus aiguiser leurs bois ou leurs griffes sur l’écorce.
Lierre et façade – Le lierre a aussi pour réputation de détruire les façades, pourtant il est très utile pour masquer les imperfections sur celles-ci et éviter une rénovation coûteuse. Il est bon à savoir que le lierre sert d’isolation thermique extérieure sur une maison, il faut juste ne pas le laisser grimper sur les toitures car ils pourrait alors soulever les tuiles!
Le lierre au cimetière de Chéronnac!
Cimetière de Chéronnac, Haute-Vienne Ici, on rencontre une tombe, un lieu privé, terre d’accueil d’arbustes, du lierre (encore mal aimé), la pierre porte un manteau de verdure qui au fil des saisons va se modifier. L’allée juste à côté avec ses vielles pierres rappelle combien dans un cimetière le pédestre compte!
Rappelons-nous, pour celles et ceux qui ne l’ont pas visité, les pavés du cimetière du Père Lachaise à Paris (le plus grand cimetière parisien intra muros et l’un des plus célèbres dans le monde. Situé dans le 20ᵉ arrondissement, Il accueille chaque année plus de trois millions et demi de visiteurs, ce qui en fait le cimetière le plus visité au monde).
En outre, avec ses 44 hectares, la première nécropole intra muros de Paris est aussi l’un des plus importants espaces verts. On y dénombre 4 000 arbres de plus de 80 essences différentes! La faune du Père-Lachaise est composée d’une quarantaine d’espèces d’oiseaux, sans compter lézards, chauve-souris, hérissons, écureuils roux, papillons, coléoptères…
On se rappelle la liste des pollinisateurs : Si la pollinisation par les abeilles est la plus connue, beaucoup d’autres insectes assurent également cette fonction. Parmi les milliers d’autres pollinisateurs, on compte principalement les hyménoptères (abeilles, fourmis, guêpes, etc.), les diptères (mouches, moustiques, moucherons, etc.), les coléoptères (cétoines, hannetons, etc.) ou encore les lépidoptères (papillons).
Le cimetière, pierre angulaire de la gestion durable
Cimetière de Rochechouart, Haute-Vienne :
Il est un espace communal clos, dont la fonction est de permettre à chacun d’obtenir gratuitement un emplacement pour sa sépulture. Pour des questions d’occupation de cet espace clos, et afin de permettre l’arrivée de nouveaux venus, la sépulture à titre gratuit est limitée dans le temps.
L’entretien des inter tombes incombent à la commune.
Il est cet espace où le privé et le public se côtoient, où les gestes se croisent, fleurir, nettoyer, parfois des pratiques contradictoires s’entrechoquent.
L’espace concentre des actions favorables et contraires à la préservation de la biodiversité ordinaire.
Pour nous, le cimetière est la carte d’identité écologique d’une commune!
En tant qu’espace vert soigné à vocation horticole et lieu caractéristique à fort potentiel, il est la représentation d’un espace public où les enjeux sociaux et sociétaux se rencontrent, l’essence des bonnes pratiques paysagères, écologiques et humaines.
Un verdissement peut être expérimenté avec des tapis de sedum. Les sedums, ou orpins, sont des plantes de rocaille ou de petits arbustes. Ils stockent l’eau dans leurs feuilles et donnent des fleurs en étoile à cinq branches. Ce mode de gestion de ces espaces représente des avantages non négligeables pour la collectivité. Il permet d’entretenir des espaces verts sur des sols drainés et pauvres, il n’y a plus besoin d’arrosage, il évite l’utilisation de produits phytosanitaires, il permet d’embellir le cimetière, une diminution du coût d’entretien et du temps d’intervention du service technique et une réduction de déchets verts…
Obligations
Une concession funéraire est un emplacement dans un cimetière dont vous achetez l’usage (mais non le terrain) pour une durée déterminée. En revanche, la pierre tombale ou le monument funéraire vous appartiennent. Le concessionnaire ou ses successeurs sont donc tenus d’en assurer l’entretien. Si l’état dégradé de la tombe porte atteinte à la sécurité d’autrui ou nuit à la décence du cimetière, une procédure administrative peut être engagée pour le contraindre à effectuer les travaux nécessaires.
L’état d’abandon
Même en cours de concession, si une sépulture n’est pas entretenue, la commune peut entamer une procédure pour la récupérer. Un processus encadré par l’article L. 2223-17 et suivants du code général des collectivités territoriales : il faut qu’elle ait plus de 30 ans et que la dernière inhumation remonte à 10 ans au moins. L’état d’abandon doit alors faire l’objet d’un procès-verbal dressé sur place par le maire et adressé à la personne titulaire de la concession. Si le ou les intéressés ne se manifestent pas dans un délai de 3 ans ou s’ils sont inconnus, la reprise de la concession peut avoir lieu. Les restes exhumés sont regroupés dans une boîte à ossements et placés dans l’ossuaire communal, ou font l’objet d’une crémation.
Bon à savoir. En cas de déménagement du titulaire de la concession, il lui appartient de notifier son changement d’adresse aux services de la commune. En cas de décès, ses ayants droit doivent également se faire connaître de ces services, au risque de perdre la concession.
Un entretien régulier permet d’éviter que la tombe subisse trop de dégâts, causés par les intempéries. La mousse et les lichens sont les principaux ennemis de la pierre naturelle. Il faut la laver, la dégraisser et la sécher, voire la traiter. Chaque variété de pierre possède des propriétés spécifiques. Pour le marbre, par exemple, utilisez de préférence de l’eau et du savon noir, et proscrivez les produits acides qui attaqueraient la pierre. Ne négligez pas les inscriptions gravées dans la pierre, qui ont, elles aussi, besoin d’un nettoyage, voire que l’on redore leurs lettres. Privilégiez les produits écologiques, afin de préserver l’environnement. Source
Le PISSENLIT, une adventice vraiment?
On lit souvent que le pissenlit est une adventice. Elle peut aussi être cultivée. C’est une plante potagère, médicinale et mellifère, très connue et cultivée depuis plus d’un siècle et demi. Les abeilles sont très gourmandes du pollen et du nectar du pissenlit dont la plante en est très riche. Cette source de nourriture est très appréciable et nécessaire pour les colonies des abeilles. Elle possède en effet de grandes qualités mellifères. Source
Par hectare, la fleur de pissenlit peut produire entre 200 et 500 cents kilos de nectar!
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Ancien cimetière de Vayres, Haute-Vienne Cette image a été prise le 17 avril 2023, lors d’une visite le 24 avril, nous constatons que cet espace a été tondu à ras, passé au rotofil…
La Biodiversité & Nos Communes
Nous pouvons citer la loi, aller plus loin, reconnaitre ses limites en termes de politique environnementale locale et identifier ce qui, localement, n’est pas mis en place.
La biodiversité est un bien précieux pour notre santé, une arme imparable face aux maladies
Ce que dit la loi pour la gestion durables des espaces verts
Loi Grenelle 1 (3 août 2009) et Loi Grenelle 2 (12 juillet 2010)
La loi prévoit des mesures dans six chantiers majeurs dont la Préservation de la biodiversité avec des objectifs :- Assurer un bon fonctionnement des écosystèmes en protégeant les espèces et les habitats ;
- Elaborer la Trame verte et bleue (TVB) ; (invisible à Vayres)
- Rendre l’agriculture durable en maîtrisant les produits phytopharmaceutiques et en développant le bio ;
- Protéger les zones humides et les captages d’eau potable ;
- Encadrer l’assainissement non collectif et lutter contre les pertes d’eau dans les réseaux ;
- Protéger la mer et le littoral.
Le 22 juillet 2015, l’Assemblée nationale adopte la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui prévoit la mise en place de l’objectif zéro pesticide dans l’ensemble des espaces publics à compter du 1er janvier 2017 : interdiction de l’usage des produits phytosanitaires par l’État, les collectivités locales et établissements publics pour l’entretien des espaces verts, promenades, forêts et les voiries.
La commercialisation et la détention de produits phytosanitaires à usage non professionnel seront interdites à partir du 1er janvier 2019. Cette mesure concerne tout particulièrement les jardiniers amateurs.
Les produits de biocontrôle, qualifiés à faible risque ou dont l’usage est autorisé dans le cadre de l’agriculture biologique, peuvent être utilisés.2. Pratiques dans les espaces verts
2.1. La réduction des opérations de désherbage
Depuis la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui prévoit la mise en place de l’objectif zéro pesticide dans l’ensemble des espaces publics à compter du 1er janvier 2017, la mise en place de techniques alternatives s’impose.
On retrouve :
2.1.1. Stratégies de biocontrôle
Les produits de biocontrôle (macro-organismes, micro-organismes, médiateurs chimiques, substances naturelles), utilisés en lutte biologique, représentent l’un des leviers d’action pour compenser l’utilisation des produits phytosanitaires. Ils sont intégrés à des stratégies de protection biologique intégrée (PBI).
2.1.2. Les méthodes préventives
En empêchant les adventices de se développer, on limite leur infestation et ainsi les opérations de désherbage grâce aux techniques de :
- paillage : la technique du paillage consiste à recouvrir la terre avec un paillis végétal, minéral ou en plastique.
- emploi de couvre-sols : ils apportent une solution naturelle contre le développement des adventices, en s’étalant sur le sol sans prendre de hauteur.
C’est quoi une adventice ? Adventicius issu du verbe advenire, « qui vient de l’extérieur » anciennement nommées «mauvaises herbes« . Les adventices présentent généralement une stratégie écologique de type rudéral. Cette stratégie est adaptée aux environnements fréquemment perturbés et riches en ressources (lumière, nutriments), comme les agroécosystèmes.
Voici la liste avec quelques précisions!!
- des PLANTES VIVACES qui se reproduisent de façon végétative, ou restent en place plusieurs années .
- Le chiendent (« Le chiendent est une plante officinale, donc utilisée en pharmacopée, qui appartient à la famille des poacées, nom scientifique des graminées, tout comme le blé, ou l’orge. On cherche à l’éradiquer parfois pour sa capacité à se répandre grâce ses longs rhizomes traçants, et Alain Baraton précise que le chiendent se multiplie aussi par les graines, tout simplement, mais aussi par ses stolons, des tiges aériennes, tout comme le fraisier. ») Source
- Laiteron des champs (plante médicinale comestible) ,
- Liseron, plante bio indicatrice : elle apprécie les sols argileux et lourds, mais sa présence indique un sol trop riche en azote, un excès de fertilisation, elle remplit sa fonction, son rôle de décompacter le sol par le biais de son système racinaire. ¨Plante très mellifère, fleurs blanches ou roses en trompette qui attirent les abeilles : le liseron des champs (Convolvulus arvensis) et celui des haies (Calystegia sepium)
- Tussilage (plante pionnière, médecine populaire « qui chasse la toux ». Les propriétés antiseptiques du soin sont également connues depuis des générations. Certains fument les feuilles séchées roulées en cigarettes pour soigner les problèmes pulmonaires ou arrêter le tabac, très appréciées des abeilles! Source
- Chardon – indicateur du type de sol/ sol fertile.
- des PLANTES ANNUELLES qui se reproduisent par graines, avec fréquemment un fort potentiel de reproduction :
- Amarante (hybride), plante bioindicatrice, très cultivée dans les potagers européens au XIX ème siècle, invasive mais résistante, facile à cultiver, décorative, favorable à la biodiversité, et comestible, c’est en effet une culture à envisager dans un jardin en permaculture Source
- Coquelicot: fleur essentielle et pilier pour la biodiversité
- Chénopode, favorable à la biodiversité
- Sétaire, le genre Setaria regroupe une centaine d’espèces de plantes de la famille des Poaceae, qui sont orinaires des régions tropicales et subtropicales d’Asie. Il s’agit de plantes à croissance rapide qui sont composées d’épis floraux. Une des espèces les plus connues est la Setaria viridis, également appelée sétaire verte, foin sauvage ou encore mil sauvage. Elle peut atteindre entre 10 et 50 cm de hauteur et peut être cultivée dans toutes les régions de France. Il s’agit d’une plante comestible qui possède des propriétés médicinales, bien qu’elle soit majoritairement considérée comme une mauvaise herbe, car il est très difficile de s’en débarrasser
- Folle avoine, (avoine sauvage) adventice des grandes cultures, résistantes aux herbicides.
- Véronique, petite fleur bleue, ne demande pas d’entretien, mellifère.
- Stellaire (plante indigène qui appartient à la même famille que l’œillet (Caryophyllaceae), blanche (mouron des oiseaux) Il tient son nom de la forte prédilection de certains oiseaux pour ses graines, qui étaient d’ailleurs distribuées aux oiseaux en captivité.
2.1.3. Les méthodes curatives
- Mécaniques : en général, ces techniques permettent de déraciner les herbes indésirables, soit par un travail superficiel du sol, soit par un déracinement : exemple le balayage mécanique
- Thermiques : le désherbage thermique utilise la chaleur pour détruire la flore spontanée : exemple les bruleurs à gaz.
NB/ Desherbage thermique
« A gaz ou à vapeur, les désherbeurs thermiques ne polluent pas chimiquement mais utilisent de l’énergie : leur bilan carbone est sans doute meilleur que celui des herbicides chimiques (il faut beaucoup d’énergie pour les fabriquer) mais beaucoup moins bon que celui de la binette ! Ils ne dégagent aucune vapeur toxique mais sont dangereux en régions sèches (risque d’incendie). Ils sont efficaces sur les annuelles, surtout si elles sont jeunes, et un peu sur les graines proches de la surface du sol. Pour les vivaces (chardon, pissenlit), la méthode permet seulement de les affaiblir.
Pour que le désherbeur soit efficace, utilisez-le en marchant à vitesse normale, pas plus vite pour que la chaleur dégagée sur chaque plante soit suffisante. N’intervenez pas s’il pleut ou s’il vente car les déperditions de chaleur seraient importantes. Cette méthode est fatale aux micro-organismes et vers de terre qui passent pas là : n’intervenez pas juste après une pluie car ils remontent alors vers la surface. » Source2.1.4. L’acceptation de la végétation spontanée
Nous considérons tendancieusement que la propreté de la ville passe systématiquement par la destruction massive des « mauvaises herbes ».
Changer notre vision vis-à-vis de cette végétation spontanée et accepter son développement (maîtrisé) dans certains espaces des communes constitue une alternative à part entière dans la gestion des espaces.
CHOIX DES PLANTES VIVACES DANS LES MASSIFS
Les plantes vivaces nécessitent moins d’eau pour se développer que les plantes annuelles ou bisannuelles. Exemple de vivaces :
- Vivaces de printemps : l’ancolie, le myosotis du Caucase, la valériane, le muguet, l’acanthe, l’achillée, la rose trémière, la campanule, le bleuet, la marguerite…
La gestion différenciée
La gestion différenciée (parfois appelée gestion raisonnée, harmonique ou durable) s’oppose au principe de gérer tous les espaces verts de la même façon, avec du gazon bien tondu, des plantations d’espèces exotiques annuelles, l’utilisation généralisée de produits chimiques…, alors que chacun d’eux a ses propres spécificités. De plus, elle s’oppose à l’idée que la nature n’a pas sa place dans les zones urbanisées.
La gestion différenciée consiste à adapter le mode d’entretien aux caractéristiques et fonctions de chaque espace vert. Il s’agit d’appliquer la bonne gestion au bon endroit.« Entretenir autant que nécessaire et aussi peu que possible »
Globalement, à l’échelle d’une commune ou d’une ville, la gestion différenciée se traduit par une diversité d’espaces verts et des objectifs d’entretien – Élaboration du cahier des charges et propositions d’entretien adaptées. On parle de code d’entretien.
Les codes d’entretien sont de véritables outils de mise en application de la gestion différenciée. Ils correspondent à un résultat visuel, à un aspect esthétique attendu que l’on souhaite atteindre. Ils varient en fonction de la nature, de la localisation et de la fréquentation du lieu, de la destination et de l’utilisation de l’espace, de la volonté paysagère (situation actuelle et évolution possible) car les interventions sont différentes et plus ou moins nombreuses. Cette codification de l’espace correspond donc à des intensités d’entretien qui évoluent des plus entretenues aux espaces gérés de manière plus extensives. « Source:
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—–Pour poursuivre, toute cette série de réflexion sur la gestion durable des espaces verts communaux, nous vous invitons à prendre le temps de visiter les cimetières de vos communes, d’observer la place faite à la minéralité, de vous demander quel ratio pour minéral/végétal, quels types de fleurissement, la part du fleurissement plastique, d’observer si il y a présence de bacs de tris et de quels types, si le tri est bien fait, si les informations à dispositions sont claires. ..C’est à vous!
Ici, deux photos du cimetière de Rochechouart, commune de la Haute-Vienne. Les informations sont indiquées dès l’entrée, les bacs sont reconnaissables, l’info est rappelée mais des erreurs de tris sont pourtant bel et bien là!
Bac bleu= pot plastique, emballage, mousse et fleurs artificielles, là, nous y découvrons de vrais plantes ( bruyères…) du verre.
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A Vayres, sur le site de l’ancien cimetière il est courant que le tri ne soit pas bien fait avec, dans le bac prévu pour les déchets plastiques: des plantes fanées, mais également des sacs plastiques contenant des déjections canines, des vêtements (les déchets textiles sont collectés dans des bacs prévus à cet effet), du verre (à trier bac à verre), de pots type céramique/plaque de marbre (déchet inerte- déchet résiduel – Les déchets résiduels sont les déchets restants après avoir trié les déchets recyclables (papiers usagés, emballages plastiques, emballages métalliques, emballages de boissons, déchets biodégradables, verre et textiles), mais aussi la présence de multiples bidons d’ammoniac et d’eau de javel!!
Pour rappel, les bacs sont sans couvercle et très faciles d’accès!
Sous forme aqueuse (appelée: « ammoniaque »), l’ammoniac entre dans la composition de nombreux produits ménagers destinés au grand public ou aux industries, il est dangereux pour la santé, à mettre hors de la portée des enfants. L’ammoniac est corrosif c’est à dire qu’il détruit les tissus vivants avec lesquels il entre en contact. La sévérité des effets sur la santé dépend de la voie d’exposition (ingestion, contact physique ou inhalation), la dose et la durée de l’exposition.
Eau de Javel: L’eau de Javel est corrosive, ce qui veut dire qu’elle peut irriter ou brûler la peau ou les yeux. Elle peut aussi corroder (détruire) les métaux. Mélangée à d’autres produits chimiques ou nettoyants, elle peut produire des gaz toxiques qui peuvent endommager les poumons ou être mortels.
RAPPEL ENTRETIEN DES TOMBES
Brosses douces, éponges, savon noir (savon noir est un produit nettoyant naturel et efficace pour nettoyer sans endommager le marbre), citron, vinaigre et même des escargots!
Du travail, vous l’aurez compris, à notre toute petite échelle, reste à faire, pour sensibiliser à l’importance et aux conséquences de nos actes, à l’amélioration de nos lois, à la prise de nos engagements en faveur de la biodiversité…
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Participation au Printemps des Cimetières 2023
Avec Vayres à Soi, nous ne boudons pas notre plaisir de participer, pour la deuxième année consécutive, à l’édition du Printemps des Cimetières!
Rendez-vous au cœur des jardins de Pierre
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Muguet, cimetière de Vayres Les Roses –
Cette citation, extraite du site de l’évènement, nous amène à réfléchir au déséquilibre entre la part du minéral et celle du végétal et à la nécessité profonde d’apporter, à l’ensemble, de l’équité et pourquoi pas de parvenir à quitter l’esprit « hygiéniste » (faire propre) du lieu car ses impacts sont négatifs pour la biodiversité!
Pour nous, l’ancien cimetière de Vayres est un jardin où le vivant sous toutes ses formes ne cesse de se côtoyer, à commencer par l’enceinte du jardin qui se couvre de roses de toute les couleurs, lorsque les fleurs des cerisiers déposent leur teinte délicate, avec l’imposant Camélia à l’entrée qui semble trôner, le lierre et les plantes de rocailles qui embrassent ses murs de vielles pierres…
Et puis, au cœur de cet espace vous trouvez, au fil des saisons, une Pivoine d’un rouge vibrant, des Rosiers, des Jonquilles, du Muguet, un voire deux et même trois Bergénias, des Bruyères, mais aussi des pots de fleurs emplis de belles Chrysanthèmes, des compositions avec des Géraniums épanouis au soleil, de radieuses Pensées…
Et il n’y a pas que des plantes, les oiseaux, les papillons, insectes, et oui, les pollinisateurs, sans oublier les lézards des murailles!
La L.P.O en fiche nature pour une espèce intégralement protégée par la loi sur la protection de la nature du 10 juillet 1976 et par arrêté du 22 juillet 1993: le lézard des murailles
C’est quoi la pollinisation?
« La pollinisation est un élément clé de la reproduction d’un grand nombre de végétaux. Il s’agit du transport des grains de pollen entre les organes de reproduction mâle appelés étamines vers les pistils (organes femelles) des fleurs.
Cette étape est essentielle dans le cycle de vie de ces plantes. Ce transport peut se faire de différentes façons : par le vent, l’eau ou les animaux.L’entomogamie, ou pollinisation par les insectes, concerne 90 % des espèces de plantes à fleurs dans le monde. » Source
Qui est pollinisateurs ?
« Si la pollinisation par les abeilles est la plus connue, beaucoup d’autres insectes assurent également cette fonction. Parmi les milliers d’autres pollinisateurs, on compte principalement les hyménoptères (abeilles, fourmis, guêpes, etc.), les diptères (mouches, moustiques, moucherons, etc.), les coléoptères (cétoines, hannetons, etc.) ou encore les lépidoptères (papillons). » Source
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Conversation Bergénia/Lépidoptère à Vayres –
Le rôle des pollinisateurs ?
Les pollinisateurs jouent un rôle crucial dans la production alimentaire car un nombre important de cultures dépendent d’une manière ou d’une autre de la pollinisation par les insectes.
Ainsi, au niveau européen, 84 % des espèces végétales cultivées dépendent directement des insectes pollinisateurs (Eilers et al. – 2011).
En France, la part de la production végétale destinée à l’alimentation humaine que l’on peut attribuer à l’action des insectes pollinisateurs représente une valeur comprise entre 2,3 milliards et 5,3 milliards d’euros (EFESE, Rapport intermédiaire, 2016) Source
Vous n’êtes pas sans savoir que des espèces sont en voie de disparition…
Les plantes à fleurs et les insectes pollinisateurs sont interdépendants. Ce qui affecte les pollinisateurs affecte les plantes à fleurs et inversement
Voyez-vous la Haute-Vienne ? –
Par ailleurs, à Vayres, sachez que notre campagne de lutte contre le gaspillage floral a pris forme en décembre 2022 avec la création de notre collecteur, construit depuis des palettes) installé sur ce même site, nous avons, depuis, récolté env. 70 plantes fanées/défleuries!
Nous leur offrons de quoi se rétablir, parfois, une pause, simplement de l’eau, une petite taille et elles reprennent forme rapidement, elles reverdissent plutôt vite quand on respecte leur cycle tout simplement!
A noter: Nous déplorons, au cimetière, encore trop de plastiques (pots et objets), trop d’emballage pour les compos et les bouquets qui se perdent dehors et que nous ramassons et un tri pas toujours respecté, un problème de bac pour le verre notamment n’a pas encore été réglé.
- Cette année, nous menons une campagne de sensibilisation à cette question du tri, du recyclage et du gaspillage et allons sollicité d’autres communes environnantes, comme Rochechouart et Oradour-Sur-Vayres
- Nous allons tester une proposition (avec adhésion) de fleurissement et entretien, plusieurs fois par an, en faveur de la biodiversité pour les tombes de vos proches (uniquement pour les deux cimetières de Vayres pour le moment) afin de vous apporter notre aide/soutien et d’éviter, le plus possible, le recours aux fleurs en plastique.
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Pour cette édition du Printemps des Cimetières 2023, nous proposons un atelier /réflexion qui prend la suite de notre rencontre de l’an passé, nous avions, en effet, déjà abordé la place de la biodiversité et les moyens à mettre en œuvre pour créer les conditions de sa préservation, de sa conservation au sein d’un espace comme celui-ci avec la création d’un cimetière végétalisé.
Cette année, il s’agit de la 8ème édition, Le Printemps des Cimetières se déroulera les 12, 13 et 14 mai 2023
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Printemps des Cimetières, 2023 –
» Le thème de cette édition, qui reste facultatif, tournera autour de la symbolique funéraire : symboles gravés dans la pierre, ornements en fonte, iconographie des vitraux, décors en céramique, … Les symboles, qu’ils soient religieux ou profanes, d’ordre général ou directement liés au défunt, se retrouvent partout dans l’art funéraire et sont porteurs de significations diverses (chagrin des proches, réflexion sur la mort, hommage au défunt, …). »
Le site de l’évènement
Nous sommes ravies de répondre à cet appel à participation cette année encore, voici ce que nous vous proposons:
« L’association Vayres à Soi, forte de cette 2ème année de participation au Printemps des Cimetières, poursuit, au cœur du village de Vayres, en Haute-Vienne, sa recherche sur le cimetière végétalisé.
Cette année, nous parlerons de jardin thérapeutique, de chromothérapie par les fleurs, à partir de l’espace de l’ancien cimetière du village de Vayres.
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Pensée, petite mais forte pour égayer! –
L’ancien cimetière est un site, déjà sollicité l’an passé, par l’association, sur les questions d’histoires sociales du bourg, de végétalisation pérenne et de prise en compte de la biodiversité.
Cette année, nous reprendrons la route des remarques faites l’année dernière, nous partagerons nos retours d’expériences quant à la perception de cet espace au fil des saisons, les améliorations envisageables du fleurissement et leurs objectifs.
Nous présenterons nos actions, animées par nos fleurs, sur fond de place du vivant et de lutte contre le gaspillage floral!Un atelier, niché dans lieu fortement intime et lié à l’histoire du village, où les fleurs, le jardin, le soin et la protection guideront nos échanges.
Riche, en idées et sujets, nous vous proposerons, également, une (re)découverte de notre patrimoine funéraire d’exception que sont les précieuses plaques de porcelaine ornées de fleurs, d’arbres… Nous apprécierons, ensemble, leur rôle, leur symbolique et mesurerons la fragilité et la beauté de leur témoignage.
Atelier gratuit ouvert à toutes et tous! »
Notre participation depuis Open agenda
Merci de vous inscrire par mail : vayresasoi@gmail.com ou par téléphone au 06.13.85.10.32
A très vite!!
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Fête de la Nature 2023
Et de deux participations pour Vayres à Soi à l’évènement de la Fête de la Nature!
// Pour cette édition 2023, nous nous sommes concentrées sur les zones humides de notre village de Haute-Vienne, notamment sa rivière, la Vayres!
Alors, voilà, notre proposition « Et au milieu coule la Vayres » . Celle -ci vient d’être labellisée manifestation officielle de la 17ème édition de la Fête de la Nature.
Tout se passera le dimanche 28 mai prochain!!
« L’association écologiste Vayres à Soi vous invite, pour sa 2ème participation à la Fête de la Nature, à partir à la découverte de la rivière, qui a donné son nom à notre village, la Vayres!
Cette sortie nature, où la botanique se mêle à l’exploration des zones humides locales et à la découverte d’une variété de paysages, est gratuite et ouverte à toutes et tous.
Dessiné et pensé pour cet évènement, le tracé de cette balade découverte nous invitera à partager, ensemble, nos connaissances, à prendre le temps d’observer la flore et les animaux aquatiques.
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Nous serons attentifs à l’histoire de cette rivière, son environnement, ses ponts, son rôle, sa végétation et nous mènerons une activité de réflexion participative sur comment remettre en valeur cette eau naturelle.
Nous découvrirons, collectivement, la place prépondérante, à Vayres, de cette ressource qu’est l’eau à travers le nombre important de ses puits, fontaines et de ses moulins, nous aborderons, enfin, la question de la gestion des eaux de pluie.
Cette marche à pied couvre un territoire diversifié d’environ 10 km. «
Lien vers l’évènement depuis le site de l’organisateur: fetedelanature.com et-au-milieu-coule-la-vayres
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N’hésitez pas à partager sur les réseaux sociaux!
Cette sortie est gratuite et s’adresse à tous publics, merci de prévoir une tenue adaptée à la marche à pieds!
Bien à vous et à vos agendas…
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Le Site Corot, Paysage sui generis
Lors de notre dernière sortie nature du 5 novembre, dont vous trouverez un avant-goût, ici: Histoires de paysages, épisode 1, nous sommes allé.e.s explorer le site Corot à Saint-Junien, lieu épique situé à moins d’un kilomètre du centre de cette commune de Haute-Vienne!
La proposition qui fut la nôtre, était de partir à la découverte du Site Corot, de pousser les portes du Moulin Brice, ouvert exceptionnellement pour l’occasion, et d’entreprendre l’aventure du sentier de randonnée des Feutrières, en compagnie de Christian Doucelin de l’association Les Amis de Jean-Baptiste Corot, par ailleurs, animateur pour L.P.O Limousin, féru d’arbres et de botanique!
…Paysage sui generis: paysage d’un genre propre, unique, si particulier qu’on ne peut le définir simplement ni le confondre avec un autre.
Les pierres indociles du Site Corot, Isabelle Pompe, 2022 Une façon, également, de faire se rencontrer des connaissances, appétences et se rejoindre les préoccupations, en matière d’environnement, de représentations du patrimoine, de l’association Vayres à Soi, d’aborder la question de l’accès à la culture depuis notre chère commune de Vayres, en passant par l’histoire de l’art, indéniablement, liée à celle du paysage!
Visions imprenables composées d’axes redoutables, de champs qui ne s’apprivoisent pas, de sons spécifiques, comment assister et retenir ?
Quoi, et par où commencer sans se laisser submerger ?
Point de mire du peintre Corot Que pouvait voir Corot, à son époque ? Quel paysage pouvait bien se dresser devant lui ? Un univers d’eau et de pierre, une minéralité dominante pour point de vue, des rochers prenant leur bain dans la Glane, une sensation de fraîcheur nimbée de légendes, une architecture anguleuse, géométrique et colossale, une physionomie sans fard, unicolore ? Des masses, des ombres, colonne vertébrale d’un récit lardé de brumes où tous les états de l’eau pouvaient correspondre ?
Le Fauve devant témoins Pas cette végétation, pas ces arbres ni cette verdure, peu de vert, par ici, Corot, c’est une naissance à Paris en 1796 et 78 années de vie pour la peinture, la gravure, les voyages et les autres…
Le site Corot nourrit une expérience physique, lieu expérimental, ouverture symphonique, le calme olympien côtoie, non sans affect, la fougueuse Glane, les rythmes se frottent, rinçant, au passage, les restes d’effervescences citadines collées encore à vos basques. Ici, vous avez les pieds arrimés à un Sol Tout Entier PAYSAGE.
Dès sa découverte, entourés par ces espaces fictionnels, source d’inspiration romanesque, vos impressions se bousculent. Hors du temps, vous êtes néanmoins captivés, chahutés par les franchissements sonores soudains, attirés par cette rivière, son débit siffleur, sa langue tortueuse, puis, son allure, sinueuse, un serpent puissant, la Glane convoque l’imaginaire du bestiaire!
Ce lieu prend les apparences d’une uchronie. Peu de correspondances subsistent, en effet, à ce voyage féroce effectué, à l’air libre!
Paysage au sens figuré du site Corot La suite du parcours de cette sortie du 5 novembre se fait avec la visite du Moulin Brice, savant mélange de patrimoines, industriel et vert, aux allures de friche culturelle en attente d’affirmation d’une identité trans pour quelques beaux mois de l’année.
On imagine, au grès de la découverte, par quel moyen créer une économie viable pour ce lieu atypique, on envisage, l’instant suivant, ses multiples visages, pas uniquement un lieu patrimonial et pédagogique, mais bel et bien un lieu de vie affable, à même d’engager les conversations et de remplir ses vitales fonctions d’édifice défendant les valeurs d’une économie créative à l’échelle locale!
Fort en gueule, le Moulin Brice Tiers -lieu dont les lignes exigeantes se défendraient à coups de programmation diversifiée, multi disciplinaire, lieu ouvert, monde à part entière, bateau lavoir, phare, repère, référence, à la fois trace et témoin. De l’ambition semble être la requête de ces murs, de l’audace, du sang -froid. Tout vient à point à qui sait attendre…
Des étages, des sols aux espaces affolés, des étendues de mètres en sièges, des proportions folles pour ces 1800 m², vestiges, trésor, décor, tout se pointe et rapplique, d’insolentes scènes théâtrales, de splendides apartés, des danses éclectiques, un cinéma offensif, un festival de musique libre!
Espace donné dans les vapes Vous imaginez toujours, les flous vestiges, vertiges vous emboitent le pas, rien n’est plus si sûr, état d’alerte sur les possibles, vues et revues, examiner, extraire, à toute vitesse, essayer de suivre les images inoculées, les unes derrière les autres, par cette place qui est la vôtre, vous êtes ICI.
Encore engourdie par les apparences, vous flottez parmi les icônes, emblèmes, idées, répliques et miroirs, on vous présente La librairie.
Langage obscur et explicite de La Librairie Puis, des machines entrent en scène, passage, découpage, tirer le temps à soi, partir vers une suite de versatiles séquences, vaste programme…
Allure assurée, usage à voir, au-delà, ses formes, son style vestimentaire, sa monochromie, rouille vous dites, C.V je vois. Hors d’usage ou hors d’état de nuire, celle-ci forge un respect d’œil immédiat, la faute à son décollage imminent vers un bazar profane!
Activité machinale —–
Nous quittons le lieu temple pour un circuit zigzagant. Nous marchons entourés d’arbres, autochtones, endogènes, indigènes, ancienne châtaigneraie, chemin filet qui ne cesse de monter, de créer de l’instabilité sous nos pieds.
Le sentier finit par user nos corps, saturés d’informations, nous sommes allés jusqu’au bout, faisant basculer nos frontières, mus par la tentation irrépressible de préserver ces images. Humbles, en morceaux, la sensation d’achèvement ne s’est pas fait sentir.
Une réussite! Le désir de refaire cette expérience se fit vif, en effet, nous étions, déjà, croqué.e.s par cet endroit.
—–Nous ne pouvons que vous inviter à faire l’expérience des lignes saisissantes, des perspectives acoustiques du site Corot de Saint-Junien!
Bien à vous,