A Vayres, après avoir pu déplorer un défaut d’entretien de quelques plates-bandes pour des raisons que nous supposions, nous avons proposé un petit plan d’actions bénévoles, dans l’esprit du fleurissement citoyen, afin de prêter main forte à la commune.

Vayres se déploie autour de nombreux villages, sa superficie avoisine les 40km, la commune compte deux personnes à temps plein et une autre avec un plus petit contrat pour entretenir les espaces publics du territoire.
Ici, voilà vingt ans, moults parterres ont été plantés, aujourd’hui, une grande diversité d’emplacements accueillent un nombre considérable de rosiers, d’arbustes et de fleurs, de quoi réjouir l’œil passionné de jardin et le visiteur en balade!

En cette période printanière intense question entretien, taille/coupe, nous avions pu constater que des espaces fleuris étaient en souffrance, dont ceux qui signent l’entrée du bourg en provenance de St Mathieu, soit, la route de la Dordogne.
Nous avons demandé à rencontrer la mairie afin de discuter de ce qui serait envisageable pour nous au regard de ses besoins.

Nous lui avons adressé une série de propositions d’intervention pour les parterres de l’axe principal (rue belles roses), le fleurissement de quelques bacs (nous avons mis en place une collecte depuis avril en ce sens sur le marché, notamment), l’entretien en cogestion avec la mairie du massif devant l’entreprise BMCD (côté droit) et la plantation d’une haie fleurie côté gauche de BMCD.
Nous avons offert de notre temps par amour des fleurs et par respect du vivant, deux matinées, à ce jour, à deux.
Nous poursuivons notre démarche, en échelonnant, nos collectes et en nous assurant que toutes les fleurs soient locales et adaptées aux conditions et aux autres espèces florales.
Nous avons fixé notre entretien/plantation devant BMCD pour septembre de cette année afin de garantir une bonne acclimations et de sortir de ces périodes estivales trop stressantes pour les plantes.

Celles qui ont déjà été réceptionnées sont en pot, à ce jour, elles reprennent des couleurs, les graines ont été plantées, les bulbes sont en attente. Le jardin de Vayres à Soi est mis en disposition pour que ces dernières soient en pleine forme.
Quelques remarques :
Les habitants
Le fait de s’installer une fois tous les 15 jours sur le marché a permis à Vayres à Soi de présenter ces actions. Nous avons reçu, dans l’ensemble, un accueil favorable à notre démarche, toutefois, le mot « collecte » peine à trouver sens. Les personnes, sur le marché, étant davantage habituées à être sollicitées dans le cadre de vente de produits.
En outre de très nombreux habitants ont un potager mais ils déclarent « ne pas avoir de fleurs », d’autres ont des jardins très petits, de ce fait, le fait de leur proposer de dédoubler leur plantations a été perçus comme une bonne idée.

Le type de fleurs choisies
Le fait que cela soit une collecte de fleurs du jardin qui soit entreprise pour fleurir le bourg rencontre des attitudes positives et encouragées. Ce qui trouve un écho plus fort tient en l’idée que ce sont des fleurs locales qui poussent naturellement et que par ce geste de les planter dans le bourg, chaque jardin, par conséquent chaque jardinier, est ainsi mis en valeur telle une contribution collective valorisante.
NB/La notion économique a été très peu abordée par les habitants.
Au regard des attentes de Madame la Maire, en termes de fleurissement des bacs, notamment ceux situés vers l’école Pierre de Ronsard, au niveau du Monument aux Morts, nous aimerions émettre quelques remarques. Tout d’abord, en ce qui concerne la requête de conception florale, il a été souligné que les bacs devaient avoir une cohérence voire être identiques. Etant donné qu’ils sont, déjà, fleuris et que l’espace alloué pour les autres fleurs est restreint, nous n’avons pas donné suite.
De plus, nous refusons la hiérarchie florale, par conséquent la flore dite indigène n’en n’est pas moins belle ni moins intéressante. Elle nous ressemble, elle est locale et habitante.
Le souci du respect de la flore et de la création de conditions favorables à la biodiversité étaient nos arguments. Nous n’avons pas pu proposer de plan avec les fleurs choisies faute de cohérence, pour nous les fleurs les plus « authentiques » se suffisent à elles-mêmes, nous ne travaillions pas pour créer de l’ornement. Aussi, ces fleurs n’ont plus rien à prouver.
A cela, nous avons mis en relief, la tendance sociétale du retour à la terre, et notre vive envie de faire de Vayres Les Roses, une commune étape pour le tourisme vert en créant une distinction supplémentaire quant au « fleurissement indigène et citoyen« .
Nous avions, déjà, proposé, dans un premier temps à la mairie, la mise en place d’un concours maison fleurie dont l’objectif, à moyen terme, serait de permettre à Vayres une labellisation « village fleuri« .

Le monument aux morts de Vayres a la particularité d’être pacifiste avec son indication « Pax ».
« Au cours de la Première Guerre mondiale, la France est sévèrement touchée avec 1 357 800 tués et disparus, soit 10 % de la population active masculine et 18 % des appelés, et 4 266 000 blessés. Le nombre moyen de tués par jour chez les soldats français est de 900. Le travail de deuil conduit la plupart des communes de France à rendre hommage à leurs morts : dans les années 1920-1925, 35 000 monuments aux morts sont érigés malgré les difficultés de la reconstruction.
Toutefois, à la suite de cette hécatombe, quelques communes élèvent des monuments condamnant plus ou moins explicitement le conflit, soit par des inscriptions explicites, soit par des thèmes sculpturaux spécifiques (pères, mères, épouses perdues de douleur ; orphelins ; absence de toute référence à la guerre : armes, soldats, etc.). »
-Il nous a semblé d’autant plus important de le fleurir pour sa symbolique pacifiste avec des fleurs à la floraison généreuse, typiques de nos jardins de grands-mères . Et oui, Il existait, autrefois, dans nos campagnes deux sortes de jardins :
- Les jardins de maison de maitre avec un jardinier : Là, les massifs étaient rigoureux avec des tracés géométriques. Les plantes utilisées étaient invariablement les mêmes : sauges, agératums, œillets d’Inde, etc.
- Les jardins de nos grands-parents, souvent des ouvriers ou paysans cultivateurs, dans les années 50, étaient certes modestes, mais leur floraison était souvent exubérante. À cette époque-là, il y avait peu d’argent à dépenser, on faisait appel à des valeurs sures. Les plantations du « jardin d’agrément » étaient confiées à nos grands-mères. C’est le devant de la maison qui lui était dévolu. Les fleurs annuelles choisies étaient issues de semis en pleine terre, de semis spontané, de dons, d’échanges de graines ou de jeunes plants, de boutures ou de drageons. De solides plantes vivaces prenaient aussi place dans ce joyeux décor.
La réception de notre action
Nous avons reçu, dans un premier temps, des remarques positives émanant d’habitants en résidence secondaire, nous demandant comment fallait-il s’y prendre pour interagir sur les parterres situés devant chez eux. Ce qui vient souligner le défaut d’habitude des habitants et du désir qui est la leur de s’approprier davantage ces espaces.

Par ailleurs, nous avons essuyé d’autres critiques nous rappelant que ce n’est pas notre rôle et que les impôts serviraient aussi à cela. Des habitants plutôt mécontents du travail accompli par les services.
Nous poursuivons donc, à l’instar de nos jardins de grands-mères, en réceptionnant au jardin, situé au 28 rue belles roses à Vayres, les dons, boutures, graines et bulbes, merci par avance!
Vayres à Soi, le 26 mai 2022.