Retour sur la 1ère Journée du Matrimoine à Vayres !

Nous l’avons fait!

Avec beaucoup d’énergies et les moyens financiers disponibles pour une toute jeune association, c’est-à-dire, les plus faibles, nous avons, néanmoins, mis en route une valorisation d’un lieu public au cœur d’un village, qui, nous le savons, prendra du temps, ici, à Vayres.

Préparer cet instant de rencontre nous a demandé de faire des recherches numériques, de lire et relire certains écrits, de poser un certain nombre de questions, de diversifier nos interlocuteurs, pas toujours simple lorsque vous n’êtes pas d’ici et que la lecture historique et humaine du village vous parait très vague.

Jean-Baptiste Audiguet, Pont Saint-Etienne, 1870/75

Depuis notre arrivée au village de Vayres, en Haute-Vienne, en automne dernier, notre désir de donner un rôle au lavoir de Vayres tombait sous le sens. Il ne pouvait s’astreindre à deux panneaux et à un lieu éteint. Lui offrir un statut, nous est apparu comme primordial pour démarrer.

Nous avons pu constater que la place des femmes dans les villages reste subjective, étonnement.

Toutes les femmes ne sont pas féministes et ne considèrent pas nécessaire de parler des lavoirs comme des lieux de corvées. L’idée n’étant pas de nier l’existence de ces dernières et de ne pas se focaliser sur une image mémorielle de joyeux et bons souvenirs.

S’il y a bien deux choses que nous devons redouter le plus, c’est la condescendance et la sous-estimation.

Ce rdv du 17 septembre a été l’occasion de discuter, de confronter des attentes, points de vue d’habitant.e.s, d’acteurs de la mémoire locale.

Des modifications, dans le déroulé de ce temps d’échange, ont été faites, des prises de parole pas toujours simples, un défaut dans l’écoute, des visions parfois très muséales c’est-à-dire une manière de fixer dans le temps, d’apporter des éléments de mémoire sans apporter de modification à l’usage du lieu, sans lui redonner vie sous une autre forme tel un lieu mis sous cloche.

Les livres présentés non pas été, nécessairement, tous consultés, des attentes ont été formulées, des requêtes également, celle de l’accès à des informations historiques concernant le lavoir et surtout le village. Comme pour la monographie de la paroisse de Vayres, de 1925, disponible sur ce site –ici

Les auteurs du Limousin sont nombreux, les apports textuels historiques tout autant, nous avions mis à disposition des livres récits, témoignages (Nos vieux métiers racontés par Gérard Boutet et d’autres…), des ouvrages de G-E Clancier, ceux de Jeanne de Sazilly, Michelle Perrot dont une lecture a été déprogrammée, les prises de paroles « à distance » ne le permettaient pas.

Donner du relief au propos en parlant des publics scolaires et de nos lectures, Zola, entre autres, avec l’Assommoir, sans oublier les images de cinéma de René Clément et son film Gervaise…

Une autre manière d’amener de l’image, à défaut d’en avoir de réelles, ici, à Vayres, et de prendre de la profondeur de champ, un lavoir- qu’est-ce donc que cet espace public ?

Ici, en ville, oserais-je parler de Paris, mais surtout dans le désir de citer le patrimoine de répertoire, au cinéma. Pas évident, là, non plus…

Maria Schell, Suzy Delair, René Clément, 1956

Les photographies de Jean-Baptiste Audiguet, assorties d’un cartel, mises sous cadre, n’ont peut-être pas toujours été « comprises », Limoges ce n’est pas Vayres, et alors, ai-je eu envie de répondre. Je n’aime guère avoir le nez collé à un sujet sans prendre de la distance. Il était aussi question de l’histoire des lavoirs, en tant que lieu public, lors de cette fête du matrimoine.

Nous étions dans le désir de partager le fait de lui donner un nom, partie remise, Rose Ebène est celui que nous avons choisi. Nous lui préparons une petite commémoration, mêlant sensible et poésie, pas une médaille, un nom, un prénom même lui sera donné !

Jean-Baptiste Audiguet, Les laveuses de l’Abbessaille, Limoges, vers 1870-75

Lorsque nous parlons Patrimoine, Limousin et Lavoir, il nous a semblé essentiel de faire tirer sur du papier photo ces excellentes photographies de 1870-75 d’Audiguet. C’est le photographe Olivier Perrochon de Rochechouart qui a rendu cela possible.

Une lecture de ces images auraient pu être faite, ce lieu, mis ainsi en lumière n’a peut-être pas suffisamment bien préparé ces publics à se poser autant de questions. Les conditions, les moyens de monstration, le côté très venteux de l’espace m’invite à reporter ces explorations historiques.

Que dire, par ailleurs, de la position de ces femmes, au bord de l’eau et de l’image, et de ces hommes, debout à les surveiller, que dire, toutefois, de cette ville Limoges, située à moins de 50 kms de Vayres et de ces vies de quartiers, parfois semblables en termes de précarité plurielles à celles des villages.

Il est à noter que parler de condition féminine semble difficile là où la parole n’est pas habituée à être publique, où les souvenirs doivent se garder d’être sombres.

La prochaine mise en scène du lavoir pourrait avoir lieu à l’occasion d’un concert, à défaut de trouver un intérêt et un accord avec la paroisse locale et l’église de Vayres, une lecture, pourquoi pas une veillée, à voir, également, nous pourrions, aussi, passer lui rendre visite lors du 15 octobre et Octobre Rose!

Vous l’aurez saisi, le fleurir, le rendre accueillant, le faire vivre, lui offrir une visibilité, faire parler de lui…

Vous pouvez suivre cette narration ici: Rose Ebène, le Lavoir de Vayres

A suivre donc, ici, et en direct au Lavoir de Vayres!

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