Rose Ebène, le Lavoir de Vayres

À PROPOS DE MOI

Rose Ebène est le nom, attribué par Vayres à Soi, au Lavoir de Vayres. Emblème du matrimoine rural, voici un lieu-trésor aux histoires, qui se découvre, s’invente, se crée et se fête!

Pourquoi le nommer ?

Tout d’abord, dès que nous faisons sa connaissance, nous remarquons qu’il manque des informations, en lieu et place, pas de panneau, pas d’image, pas de date. Mince alors! Il me sera précisé, ultérieurement, que ce lavoir a été restauré en 2005/06. Il ne possède pas de nom, se situe rue Eau de rose à Vayres. Pas plus de détails, il est placé tout à côté d’une fontaine, que je n’imagine pas dévote.

Comment valoriser un lieu visible mais silencieux et anonyme ?

En lui offrant une histoire, des histoires d’hier et d’aujourd’hui. Alors, avec Vayres à Soi, nous avons eu envie de lui redonner de la voix, de le fêter en lui accordant un statut. Celui de matrimoine rural lors des dernières 39 -ème Journées Européennes du Patrimoine, le 17 septembre dernier.

Qu’est-ce qu’un lavoir ? Et bien pour certain.e.s, c’est un peu un lieu carte postale, vestige d’une époque révolue mais c’est aussi un endroit où les corvées étaient pénibles, ingrates et invisibilisées. La plupart du temps, ce fut un patrimoine laissé à l’abandon au profit d’un patrimoine industriel, valorisé et reconnu.

En somme, un patrimoine rural dont la modernité ne sait, parfois, que faire, et pourtant!

La place des femmes au village est liée par ce lavoir, elle existe grâce à lui, il est un espace public presque exclusivement féminin.

Un miroir fort intéressant lorsque l’on se penche sur l’occupation et l’appropriation de l’espace public par les femmes. Une manière d’aborder, en milieu rural, l’invisibilité sociale des femmes, de leur enfermement au regard de la difficile mobilité de ces territoires, des différents accès à l’emploi, aux soins, à la culture. Il nous parait, en cela essentiel, de lutter contre les violences symboliques, le sexisme ordinaire, de ne pas opposer femmes d’ici et femmes d’ailleurs.

En France, 50% des féminicides ont lieu en milieu rural alors que 31% de la population y réside. Vous pouvez d’ailleurs consulter le dernier rapport (2020) de l’Observatoire régional des violences sexistes et sexuelles de Nouvelle-Aquitaine.


Il est un lieu de vies, de représentations, de paroles, à l’instar d’un média, d’une radio, d’un théâtre !

Sa forme, son toit, son aspect et sa position dans le village, en bas, un peu retrait dont la présence est soulignée, par deux fois, d’un panneau, nous invite à le penser. Nous avons pour volonté de refaire de cet espace, un lieu public à s’approprier par tous les publics, habitant.e.s, promeneurs, vagabondes, touristes…

Quel est ce lieu ? Son usage et quel est son âge ?

Avec ses questions en tête, je me suis mise à chercher jusqu’à ce que je découvre une archive départementale numérisée, sobrement, baptisée : » Vayres E Dépôt 199- Répertoire numérique des archives communales déposés aux archives départementales de la Haute-Vienne rédigé par Sylvie Péroche (attachée de conservation du patrimoine). » Voici son lien de consultation

!

Lavoir de Vayres, août 2022

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Je constate que la date indiqué pour le lavoir-rinçoir de vayres, au regard de son plan de construction, remonte à 1939, date récente si on regarde du côté de la place prépondérante des lavoirs dès le milieu et la fin du XIXème siècle, de plus, il a dû être mis en service après la seconde guerre mondiale.

Le 1er lavoir du village dont il est question est celui des Combes, village de Vayres. Ce document y fait référence mais aussi le texte de Mme Clément dont voici un extrait:

« Nous avions jadis des femmes chargées spécialement de la lessive. Cette lessive était un
événement familial qui avait lieu deux fois par an : à Pâques et à l’automne. La mère de M. Parvery
(la Babi) coulait la lessive dans un petit réduit de M. Lachaise. Pendant tout un jour, elle surveillait
le feu, passait et repassait le lessif dont la bonne odeur embaumait le linge. Le lendemain au petit
jour, cinq ou six femmes se rendait au lavoir qui nous paraît maintenant une mare, et jusqu’à la nuit,
frottaient, battaient le linge. On leur portait à manger sur l’herbe le bouilli, le farcis, le morceau de
cantal et les enfants se disputaient pour partager ce repas. »

Sa date est plus ou moins précise, son usage, pas tout à fait, sa réfection peut faire débat puisque nous n’avons pas les plans d’origine, il n’en demeure pas moins que lors de la fête du matrimoine le 17 septembre, le lavoir de Vayres a fait parler de lui!

L’occasion de nous pencher, ensemble, sur les attentes, les possibles, de nous projeter, de parler culture, histoire locale et pas que. Le Lavoir est un grand personnage des romans de Zola et Cardoze. C’est l’historienne Michelle Perrot qui nous amène à eux…

Texte de MICHELLE Perrot – extrait Femmes au lavoir. Dans « Sorcières : les femmes
vivent » n°19, 1979. La saleté. pp. 128-133 –

Vous découvrirez la suite de cette aventure depuis l’article « Retour sur la fête du matrimoine à Vayres! « 

Pourquoi Rose Ebène ?

Tout simplement, enfin presque, parce que nous avons cherché des histoires singulières de personnages du Limousin, à partir de site comme « les amitiés généalogiques du Limousin », nous
sommes tombées sur celle-ci :


L’histoire vraie de Rose Ebène


A Limoges : le 19 floréal an II a été portée à la maison commune et présentée à
moy, J. Borde, Officier public, par Thérèse Duverger, sage-femme, une fille née
ce matin de père et mère inconnus. Je lui ai donné le nom de Rose Ébène.
(Relevé par Arlette Fonchy)
Floreal : mois des fleurs : 8 mai 1794.

Sachez qu’entre 1792 et 1794, Limoges connait une très forte mortalité, en 33 mois, 2193 naissances pour 3449 décès! – Source G-E Clancier  » La vie quotidienne en Limousin au XIX -ème siècle.

La naissance de Rose Ebène fonctionne comme un pied de nez à cette terrible période, elle nait, après, telle une ode à la vie, à la survie!

Rose, nous intime « Vayres Les Roses », le doux nom du village-rivière, Vayres. Une fille, née de père et mère inconnus, écho intime au lavoir, portrait, reflet, image dans l’eau…

La date est, en soi, singulière: 8 mai 1794.
—-Savez-vous que ce qui se passe à Limoges le 8 juin 1794 ? (20 prairial an 2)
Les Limougeauds sont tout heureux de défiler pour les valeurs d’une idée
alors neuve : la République ! 1ère fête en l’honneur de l’Être Suprême.

Res publicis – (latin) qui veut dire Chose publique.

—-

Alors, voilà, nous lui avons, offert, ce jour, quelques fleurs, au pied de son rosier grimpant, en plantant une belle saponaire, une jolie pensée couleur crème et violette, des bulbes de l’emblématique narcisse, nous allons poursuivre notre fleurissement avec le souci de la pérennité et de la biodiversité avec la lavande puis d’autres bulbes et graines…

SAPONAIRE- plante vivace particulièrement intéressante. En effet, elle contient un agent nettoyant naturel pour réaliser soi-même des produits d’entretien bio. Facile à cultiver, cette plante vivace se transforme tour à tour en jolie fleur ornementale dans le jardin et en matière première très efficace, sans toutefois nécessiter beaucoup d’attention. – Utilisée depuis des siècles comme agent nettoyant la saponaire (Saponaria officinalis) est également appelée « herbe à savon », « savonnière » ou encore « herbe à foulon ». La saponaire est une plante vivace herbacée apparentée aux œillets. 

La PENSEE – en langage des fleurs, signifie je pense à toi. Pensée blanche : Amour naissant, je pense à toi avec respect. Avec leurs couleurs chatoyantes, les pensées sont des plantes que l’on trouve dans les jardins et sur les balcons du printemps jusqu’à l’hiver.

Le NARCISSE et sa double signification, nous a semblé approprié. Symbole de froideur ou d’indifférence, le narcisse, dans le langage des fleurs, est souvent offert pour manifester, auprès de la personne aimée, le regret de la voir aussi insensible à l’attention que l’on peut lui porter. Son message traduit souvent  » Vous n’avez pas de cœur ». Mais les narcisses, en tant que premières fleurs du printemps, apportent aussi un message de joie et d’allégresse qui saura réjouir vos amis, même les plus susceptibles, alors n’hésitez pas à choisir ce bouquet printanier pour renouveler l’amitié à ceux que vous aimez.

///Les mangeoires à oiseaux seront installées, prochainement, des évènements vont venir ponctuer et rythmer ses histoires…Une programmation est en cours!

A Très vite chez Rose Ebène,

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