Petite introduction à la sociologie de la culture

Vous êtes devant une structure culturelle. Vous vous rendez au théâtre, au musée, vous aimez lire…Vous êtes public de la culture!

Sachez que vous êtes nombreux et nombreuses, de ce fait, vous êtes publics de la culture. Nous irons même jusqu’à dire qu’en fonction de vos pratiques culturelles vous appartenez à une typologie de publics de la culture.

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1er article: votre place dans une structure culturelle

Quelle considération les structures ont-elles de leurs publics et des publics ? Cherchent-elles à diversifier leurs publics, à en attirer de nouveaux ?

Nous vous proposerons de répondre à des questions simples pour que vous ne soyez plus une extériorité. Les publics sont une partie prenante active d’une organisation, ils ne sont plus usagers, adhérents, fans ou je ne sais. J’ai conçu une série de questionnaires que je mettrai en ligne au fur et à mesure des résultats aussi pour mieux comprendre les besoins, identifier les manques et pouvoir coconstruire avec efficacité, grâce à vous et avec vous.

Je réaliserai des articles pastilles pour vous informer sur ce qu’est la sociologie de la culture. Nous parlerons de publics, de pratiques culturelles, d’intitulé d’emploi, de ce qui contribue, de près ou de loin, à la politique culturelle de votre commue, territoire. Nous expliquerons brièvement ce que nous appelons politique culturelle, reproduction sociale, observerons les modifications des pratiques culturelles, notamment, numériques à partir d’enquêtes. Nous vous demanderons ce qu’est la culture pour vous ? Savez-vous de quoi parlons-nous lorsque nous parlons de publics captifs ? Qui sont les publics éloignés ? Est-ce que la barrière à l’entrée du prix est un frein ?

Pourquoi une introduction à la sociologie de la culture ?

D’une part, parce qu’en tant que chargée de projet culturel, je suis militante pour ma profession et pour la considération à juste titre de la place occupée par les publics dans une organisation.

De ce fait, il me semble indispensable d’attirer votre attention sur ce qui se trame derrière une affiche, une programmation, un lieu.

Et d’autre part, pour vous, programmateur/association/acteur/opérateur afin de partager, avec vous, ma culture professionnelle de la culture.

Corrigeons certains tirs, ensemble!

Ainsi, je me dis que vous ne commettrez plus certaines erreurs. Vous ne confondrez plus dans l’intitulé des postes de votre équipe ni dans vos recherches d’emploi: relations publiques & Relation avec les publics. Vous ne nous demanderez plus d’être chargée de communication et chargée des publics, parce que les publics d’une structure exige la mise en place d’un pôle stratégique des publics. Vous ne mettrez plus sur le même niveau animateur culturel et médiateur culturel tout simplement parce que ce n’est pas la même formation, le même métier ni le même niveau d’étude par conséquent pas la même rémunération.

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Aussi, vous pourrez, je l’espère, identifier avec précision ce qu’est une cheffe de projet culturel, une professionnelle diplômée d’un master 2 en direction de projets culturels et non une médiatrice ni une animatrice, encore moins une machine comme j’ai pu déjà l’entendre par ici.

Qui suis-je ?

Ma formation à l’Université de Rouen Normandie est double. Mon Master 1 était partagé avec un master recherche, son nom: diversification des publics de la culture. Mon master 2 se nommait: direction de projets et/ou d’établissements culturels. J’ai obtenu ce dernier avec mention bien, mon mémoire en sciences politiques et culture avait pour sujet: études d’impacts de la NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) sur une programmation/politique culturelle.

Ce cursus entrepris de 2016 à 2018 est intervenu après une année de reprise d’études avec le CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) en lien avec le titre RNCP « Responsable en gestion ». Avant de professionnaliser mes connaissances et compétences culturelles, j’étais manager, passionnée par la culture, les arts et le sport. Cette formation universitaire m’a fait découvrir les droits culturels, l’histoire de la décentralisation, la culture en sciences politiques, le marketing, la communication, les représentations du patrimoine, l’histoire de l’art, les arts de la rue, le cirque, le théâtre, les médiathèques, musées, l’économie de la culture. J’ai mené un travail avec une équipe d’enquête des publics ( quantitative, qualitative et entretien puis traitement)d’une structure culturelle. J’ai accompagné et rejoint une équipe en mode projet en tant que coordinatrice culturelle d’un projet multi partenarial. En outre, j’ai rencontré de très nombreux artistes, porteurs de projets et opérateurs culturels. J’ai été, également, artiste invitée (je suis auteure photographe), ai participé à des expos collectives et ai pu bénéficier d’expos personnelles. Ces casquettes m’ont offert une pluralité d’accès à des situations, rôles et missions.

Jai été et je suis, tour à tour, publics, exposée/programmée, programmatrice, prescriptrice.

C’est la diversité de regards croisés qui me permet aujourd’hui de vérifier, de participer à l’analyse de situations et d’apporter des préconisations et correctifs. Avec cette série d’article ayant pour thème « petite introduction à la sociologie de la culture », j’ose imaginer, qu’in fine, vous serez très attentifs, que vous mettrez toujours le pluriel à publics, que vous comprendrez le non sens de « grand public », que vous saisirez l’aspect discriminatoire du « jeune public », sur le fait avéré qu’il n’existe pas qu’une jeunesse donc qu’il existe bel et bien des jeunes publics. Tout comme, dans une société en proie à l’âgisme, au jeunisme, une simple proposition de sortie ou d’atelier peut être excluante en passant par la porte de l’âge!

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Il en va de même pour l’indication « en famille », tout aussi excluante pour les foyers monoparentaux, et sur le sens même entendu, compris par le mot famille, loin d’être objectif.

La circulation des publics n’aura plus de secret pour vous, et oui, les flux et leur gestion, dans les espaces d’une structure culturelle, ont leur rôle à jouer dans votre process d’appropriation. Vous ne séparerez, peut-être, plus les espaces jeunes publics de ceux dits « adultes » avec des cloisons physiques, des étages, des horaires comme c’est si souvent le cas dans des médiathèques.

Sans oublier, les procédés d’exclusion, propres aux références, aux types d’écriture, aux programmes à leur contenu, présentation, nous parlerons de la méthode utile qu’est le FALC (Facile à lire et à comprendre), parce que je suis lasse de déplorer, de dire et redire les mêmes choses.

Un programme riche et dense se présente à nous…Relevons le défi.

A bientôt!

Isabelle Pompe, cofondatrice association Vayres à Soi.