Ecologie sociale en milieu rural ?

Nous sommes une association qui se définit par un militantisme en faveur d’une écologie sociale en milieu rural.

Une des maisons rue Aurore Sand à Vayres

Milieu rural

La ruralité, les ruralités, la campagne, les campagnes parce que rares sont les communes rurales qui se ressemblent, tel un territoire non homogène aux spécificités complexes, la commune rurale n’est pas à opposer à urbain, à ville.

Néanmoins, sans installer de hiérarchie, il arrive que les politiques de développements locales fassent des choix qui viennent invisibiliser certaines communes.

Elles peuvent se comprendre par leur points communs en termes de déplacement, d’éloignement mais aussi quant à cette notion de décentralisation. Toutefois, certains de ces territoires sont confrontés socialement à une perte de dynamisme, un vieillissement de sa population et où les précarités peuvent être plurielles et se conjuguer.

Le milieu rural est à recevoir comme un ensemble de spécificités réelles, hétérogènes et multiformes en proie à des transformations. La présence d’un pôle, comme source d’influences, contribue au caractère composite du milieu rural et à la typologie de ses communes.

Selon l’INSEE


Jusqu’en 2020, l’Insee caractérisait le rural comme l’ensemble des communes n’appartenant pas à une unité urbaine, définie par le regroupement de plus de 2 000 habitants dans un espace présentant une certaine continuité du bâti.

La nouvelle définition proposée rompt avec cette approche centrée sur la ville.

Les territoires ruraux désignent désormais l’ensemble des communes peu denses ou très peu denses d’après la grille communale de densité.

Ils réunissent 88 % des communes en France et 33 % de la population en 2017.

Cette seule caractéristique de l’espace rural ne permet pas d’en appréhender toutes les dimensions. Il faut y associer des critères de type fonctionnel, notamment le degré d’influence d’un pôle d’emploi.

Avec cette approche, quatre catégories d’espaces ruraux se dessinent allant des communes rurales très peu denses, hors influence d’un pôle, aux communes sous forte influence d’un pôle.

Une des rues de Rochechouart

NB/ Vous pouvez consulter sur le site de l’Observatoire des inégalités leurs nombreux rapports, depuis l’onglet « THEMES ». Celui sur la pauvreté dans les départements, par exemple nous indique:

 » La pauvreté ne concerne pas les mêmes catégories de population selon les territoires. En Île-de-France, la pauvreté se concentre d’abord dans les grandes agglomérations. Dans l’Aude ou les Pyrénées-Orientales, où le taux de pauvreté est de 12 %, les zones rurales sont les plus touchées et ce sont le plus souvent les personnes âgées, et non les actifs, qui vivent sous le seuil de pauvreté. » Ainsi que l’analyse « comment les maires peuvent-ils réduire les inégalités« : C’est ici

Démétropolisation

Militer en faveur d’un démétropolisation pour relocaliser des services, maintenir/ouvrir des commerces/offres indépendants et solidaires.

Nouveaux rapports aux territoires: réappropriation des espaces, création de lien social, plus de démocratie, nouveaux rapports au vivant, solidarité, autonomie, création d’emplois, consommer local, réduire les transports…

Initiatives à suivre:

// 1000 cafés réinventons les villages

« Le programme 1000 cafés souhaite contribuer à redynamiser les communes de moins de 3500 habitants en rouvrant des commerces de proximité sous forme de cafés multiservices là où il n’y en a plus, ou en donnant un coup de pouce aux derniers existants !

Créer du lien social et faire revivre les communes rurales sont au cœur de l’initiative. » Site internet 1000 cafés

Publics concernés par le dispositif: élu local, particulier, habitant, accompagnement pour gérant de café rural.

A.M.A.P

L’AMAP est une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne. Son objectif principal est de mettre en lien paysans et consommateurs, afin de créer un partenariat pour permettre aux premiers de vivre de leur production et de pérenniser leur métier, et aux seconds d’acheter à un prix juste des produits d’alimentation de qualité. Source.

Le principe est simple :

  • Chaque semaine, l’agriculteur s’engage à livrer à chaque membre de l’AMAP un « panier » de fruits et légumes de saison de sa propre production, cultivés localement et vendus à un juste coût. Il est aussi possible de créer une AMAP pour du pain, de la viande, du poisson, du fromage, du miel…
  • Les membres de l’AMAP s’engagent à préacheter en début de saison une partie de la production pendant une durée qui peut aller de six mois à un an (en fonction de la saisonnalité et des types de produits). Cela permet à l’agriculteur de préfinancer sa production, ce qui est une vraie sécurité pour lui, compte tenu notamment des aléas naturels.
  • Chaque membre acheteur s’implique dans le fonctionnement de l’AMAP et s’engage à participer à des activités communes, comme des visites à la ferme, afin de (re)découvrir notamment les processus de production agricole et la vie de l’agriculteur.

Pourquoi créer/adhérer à une A.M.A.P

  • Encourager le monde paysan et un agriculteur en particulier car vous privilégiez leurs produits plutôt que ceux vendus par l’industrie agro-alimentaire.
  • Favoriser la qualité alimentaire car la Charte des AMAP demande à l’agriculteur de cultiver sans pesticides et sans engrais chimiques.
  • Valoriser les produits du terroir et la diversité alimentaire car l’agriculture bio favorise les variétés locales et rustiques. Elle propose à notre curiosité des fruits et des légumes oubliés (panais, rutabaga, topinambour), des céréales et des légumineuses (épeautre, millet, lentilles blondes) disparues du monde du « manger conventionnel ».
  • Maintenir les emplois et d’en créer de nouveaux car en consommant des produits issus de circuits courts vous dynamisez l’économie locale.
  • Proposer un prix juste et sans dépendance vis-à-vis de la grande distribution. En effet, du fait de l’absence d’emballage, de gâchis et d’intermédiaire, l’agriculture peut dégager un revenu décent, tout en appliquant un prix abordable.

Exemple local: Le Comptoir fraternel

Maraichage bio et solidaire : A Cussac (Haute-Vienne), le Comptoir fraternel se lance dans le maraichage bio pour fournir les habitants et les collectivités avec, à la clé, la création d’emplois en insertion.

Ecologie sociale


« L’écologie sociale est un mouvement d’écologie politique né dans les années 1960. On pourrait le définir sur deux plans : d’un il s’agit d’une vision théorique, et même philosophique, sur l’écologie, qui postule que les problèmes écologiques (de nature biologique) découlent de problèmes sociaux.

Cela veut dire que si on observe une crise écologique aujourd’hui, c’est parce que la relation humains/nature dysfonctionne. Tous les écologistes semblent en accord sur ce point.

Mais l’écologie sociale va plus loin et dit que, si cette relation humains/nature a penché vers l’exploitation à outrance, sans égards aux cycles naturels et aux conséquences, c’est parce que la relation humains/humains dysfonctionne. » Source

Domination et émancipation

« Murray Bookchin est peu connu en France. Mais il mérite largement de trouver sa place dans la galaxie des « penseurs de l’écologie », où figurent notamment Günther Anders, Jacques Ellul, Barry Commoner, Hans Jonas, Ivan Illich ou André Gorz.

Car Bookchin apporte à la réflexion écologiste une idée cruciale : le rapport des sociétés modernes à ce qu’elles appellent la nature reflète les rapports de pouvoir qui structurent ces sociétés.

La domination qu’exercent les riches sur les pauvres, les hommes sur les femmes, les vieux sur les jeunes, se prolonge dans la domination que les sociétés fondées sur la hiérarchie exercent sur leur environnement.

Et de même que ces relations de domination aliènent les personnes – c’est-à-dire détruisent ou réduisent leur potentialité humaine -, de même ces sociétés hiérarchiques détruisent la nature. Mener une politique écologique appelle donc une mutation des rapports politiques au sein de la société : « protéger la nature » suppose l’émancipation sociale. « 

Source – Un grand merci à Reporterre pour cet article!

« L’idée de domination de la nature ne peut être dépassée que par la création d’une société dépourvue de classes et des structures hiérarchiques », capable de « rejeter l’objectivation de la réalité en tant que pure matière première destinée à être exploitée ».

Mais « nous ne pouvons remettre indéfiniment au lendemain de nous confronter à ces perspectives : soit un mouvement capable de pousser l’humanité à l’action se fera jour, soit la dernière grande opportunité historique d’accéder à une émancipation complète périra dans une autodestruction sans frein. »Source

// Il ne vous aura pas échappé que Vayres à Soi est porté par deux femmes, ce fait est non négligeable d’autant que les questions soulevées par le genre, l’émancipation, la recherche d’autonomie, la vie professionnelle, la solidarité, mais aussi d’autres réalités telles que l’accès aux soins, la précarité, le sexisme ordinaire, le défaut de valorisation feront l’objet d’espaces de réflexion/d’ateliers.

Je vous invite donc à vous pencher sur les ouvrages de Val Plumwood (écoféministe australienne, professeure de philosophie à l’Université de Sydney.)

« L’écoféminisme développe une réflexion critique sur l’idéal moderne de domination de la nature. Il défend l’idée que celui-ci est associé aux valeurs définissant les idéaux modernes de la masculinité, dont la relégation du féminin à une forme de nature infra-rationnelle est une pièce déterminante.

Avec l’écoféminisme, le genre apparaît comme un lieu de réflexion dont la portée est ainsi plus vaste que la seule, si on peut dire, demande d’égalisation des droits des hommes et des femmes, formels et réels.

// L’écoféminisme de Plumwood se situe ainsi dans le cadre des critiques féministes de la modernité. La modernité y apparaît d’abord comme une affaire d’homme moderne, la femme étant précisément laissée de côté comme ce qui n’entre pas, ou qui est simplement parfois toléré, dans les nouvelles sphères définissant le moderne. » Source

Héritages et souhaits de société

De nombreux mouvements voient le jour, les points communs:

  • décentralisation de la société
  • consommation raisonnable (besoins réels) et soutenables par la nature
  • consommation locale
  • autonomie alimentaire
  • autogestion
  • résilience

// Leurs différences tiennent en leur spécialisation, avec Vayres à Soi, nous avons souhaité mettre en place des actions ouvertes à toutes et tous sans politique d’expertise dont le savoir ne serait pas à recevoir mais à partager.

-Souhaitant nous inscrire au cœur de journées nationales/Mondiales, nous avons, déjà, porté des manifestations dans le cadre de la Fête de la Nature ( Journée mondiale de l’abeille), du Printemps des cimetières (week-end Biodiversité), et avons programmé des interventions lors de la journée pour le vélo ( 3 juin), les Journées Européennes du Patrimoine, Journée mondiale de l’habitat -4 octobre (Rénovation – lutte contre les passoires thermiques) Octobre Rose…

-Nous organisons des rencontres accessibles et ouvertes sur des sujets diversifiés dont les thèmes principaux reposent sur les problématiques suivantes:

La biodiversité, c’est nous et tout autour de nous, agir pour la préserver en créant à chaque fois, les meilleures conditions (planter avec respect des plantes, développer les refuges réseau L.P.O, créer des mares, sensibiliser aux éco gestes en termes d’entretien jardin/pelouse et espace vert, proposer pour des espaces publics (parterre, trottoirs, bacs- rues et lieux ( ex: cimetière) une végétalisation favorable et des améliorations pour le fleurissement existant, une gestion optimisée de l’eau, mettre en place de quoi accueillir faune et flore partout ou presque !

La mobilité (douce) lutte contre l’autosolisme, mis en place de trajets en co-voiturage, projet de club vélo (pour tenter d’imaginer le vélo comme moyen de déplacement convivial, intergénérationnel, et pouvoir proposer par la suite des cours de pratique vélo, des ateliers de réparation, développer le vélo taf, s’adresser aux salariés, aux demandeurs d’emploi, personnes âgées, aux scolaires et aux femmes, sensibiliser à la location longue durée de VAE, cycler ensemble pour valoriser le territoire, développer le tourisme vert)

La valorisation (lutte contre le gaspillage, permettre une meilleure utilisation des déchets/objets, compostage collectif, optimisation des espaces/ ressources naturelles et humaines, une plus forte identification de la commune/ des acteurs locaux, mise en place actions de sensibilisation aux éco-gestes (cleanwalk, chantier participatif fleurissement- construction/réparation), recycler, faire de la pédagogie au quotidien (Eco jardinier), donner à connaitre les éléments distinctifs, historiques et patrimoniaux du territoire.

Les représentations du patrimoine font partie intégrante de nos sujets d’études, le patrimoine, notion éminemment politique, a pris longtemps un sens à part en milieu rural. Pourtant, à partir d’une commune rurale, il ne peut se résumer à une église, à un lavoir, il est matériel et immatériel, fait de folklores, il peut être floral, vert, durable, funéraire mais aussi la place du matrimoine est à connaître et à valoriser!

NB/ Vous pouvez suivre et consulter les cycles, études et ressources du Laboratoire de Mobilité Inclusive. – Crée en 2013, le LMI soutient le développement d’une mobilité pour tous et agit pour favoriser une mobilité plus inclusive.

Le webinaire du 14 juin prochain est à ne pas rater!

La mobilité ne peut pas se développer ni s’entendre sans penser les questions de logement et d’urbanisme. Le lien entre mobilité, habitat et urbanisme n’est bien sûr pas nouveau. Mais dans le cadre de ce webinaire, nous souhaitons l’aborder sous l’angle de la mobilité solidaire pour identifier les leviers d’actions pour des territoires plus inclusifs. https://www.mobiliteinclusive.com/

A l’occasion de ce rendez-vous nous croiserons les regards de différents acteurs : logement, urbanisme, collectivités, acteurs de la mobilité et de la solidarité autour de quelques questions :

  • Comment est prise en compte la question de la mobilité dans la planification urbaine et dans la construction et l’attribution de logements sociaux ?
  • Comment les collectivités réfléchissent pour rendre leur territoire plus inclusif en matière de mobilité et à quelle échelle ?
  • Comment l’aménagement du territoire permet-il de repenser l’accès aux services et de recréer de la proximité ?
  • Comment faciliter la mobilité de ceux qui résident en zones périurbaine ou rurale ?
  • Quelles actions concrètes ou réflexions mènent les acteurs pour encourager une mobilité plus inclusive dans les projets d’urbanisme ?

Difficile mise en réseau des mouvements

A Vayres, de nombreux acteurs existent, en revanche, il est difficile de savoir s’ils travaillent en collaboration voire en réseau. La transdisciplinarité ne transparait pas, chacun œuvre de son côté, affairé à ses propres initiatives, un maillage territorial qui semble complexe à mettre en chantier.

« Ces mouvements ont trop souvent un but et des aspirations en commun mais travaillent en cercle fermé et peinent à créer des convergences ou unir leurs ressources. Souvent même, ils se connaissent mal, ont des références différentes.

Même sans chercher à se fusionner ou à s’uniformiser, chacun aurait passablement à apporter à l’autre, en termes d’analyse du problème, de proposition, d’expérience, etc.

On le voit particulièrement bien en prenant des mouvements comme la décroissance, la transition et l’écologie sociale. » Source

Voilà, en espérant que cet article vous aura un peu plus éclairé sur ce que nous souhaiterions développer à Vayres Les Roses.

Bien, à vous,

Vayres à Soi, le 24 mai 2022.

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