20 janvier 2024, une première !
Nous sommes ravies d’avoir pu proposer, à temps, une petite proposition de lectures sous forme d’échantillons, capsules culturelles afin de souligner l’importance majeure que nous accordons à la lecture publique, surtout en milieu rural!
20 JANVIER 2024, RDV salle des associations à partir de 17h à Vayres, Rue Gloire de France (tout à côté de l’école communale).
Voici nos auteurs:
Julien Gracq, l’une des figures les plus marquantes de la littérature du XXe siècle
-Une figure singulière et méconnue du féminisme français, la femme de lettres et militante Françoise d’Eaubonne
-Et le romancier, membre de la Résistance, Jean Blanzat, né à Domps, en Haute-Vienne à l’œuvre si sombre et si forte!
Voici ce que nous en disons –
« L’association Vayres à Soi vous invite à faire corps avec une sélection de textes littéraires. Une petite série de lectures en épisodes vous sera présentée afin de découvrir le corps dans tous ses états réels et imaginaires. En extraits, on entre par les portes de Julien Gracq et du récit « La Maison » pour nous offrir un parcours sensuel et intériorisé, on passe par Les Eaux étroites et son voyage sans retour sur l’itinérance des corps, nous aborderons l’enfermement de l’exil intérieur grâce à Françoise D’Eaubonne et son œuvre « Les écrivains en cage », et enfin, Jean Blanzat et son Faussaire pour une nuit d’hiver dans un cimetière de la Gartempe…
Vayres, bourg et constellations de villages, ne dispose pas d’une bibliothèque, cependant, la lecture publique reste la première marche d’accès à la culture. Cette proposition, première participation à cet évènement, est une déclaration d’amour à la lecture! »

-Voici l’évènement sur Facebook: Faire Corps, une proposition de l’association Vayres à Soi pour les Nuits de la Lecture le samedi 20 janvier
-Voici l’évènement sur le site officiel des Nuits de la lecture : Faire corps à Vayres
Jean Blanzat
Ami intime de François Mauriac et de Jean Paulhan, grand résistant et romancier, Jean Blanzat a marqué l’histoire de la littérature du XXème siècle
Jean Blanzat est originaire de Domps. Né dans cette commune proche du plateau de Millevaches, il fréquente l’école primaire d’Eymoutiers, et poursuit ses études secondaires à Bellac. Attiré par l’enseignement, il s’inscrit à l’École Normale d’Instituteur de Versailles en 1922. Mais c’est le monde des lettres qui le fascine » Source : Article Journal Le Populaire, 16 avril 2023
POUR SALUER JEAN BLANZAT
« Né en 1906 dans la région d’Eymoutiers, à laquelle il restera attaché sa vie durant, Jean Blanzat aurait aujourd’hui cent ans. Qui, hormis un petit cercle d’amis et de lecteurs éclairés, se souvient encore de cet instituteur d’origine modeste, entré en littérature dans les années trente ? Romancier de l’intériorité et conteur fasciné par l’au-delà, il nous a laissé, pourtant, une œuvre sombre et forte, saluée en son temps par le Prix de l’Académie française (L’Orage du matin, 1942) et le Prix Femina (Le Faussaire, 1962). Il est temps de la redécouvrir. Intime de Mauriac et de Paulhan, aux côtés desquels il s’engagea dans la Résistance, sa mémoire demeure étroitement associé à l’aventure des Lettres françaises clandestines. Critique au Figaro littéraire, puis directeur littéraire chez Grasset, l’auteur de L’Iguane (1966) fut aussi un infatigable lecteur et un découvreur de talents. Il nous a quittés en 1977, la même année que le peintre Lucien Coutaud, son grand ami de toujours. Cet ouvrage, qui réunit les actes du premier colloque consacré à Jean Blanzat, éclaire d’un nouveau jour les différentes facettes de l’homme et de l’écrivain. Témoignages, documents inédits, évocations, analyses : autant de points de vue qui permettent de suivre un itinéraire singulier, dans ses moments marquants comme dans ses rencontres capitales, tout en ressuscitant les interrogations inquiètes d’un siècle dont il fut assurément l’un des passants mémorables. » Source Pour-saluer-Jean Blanzat
De L’HERITAGE A L’HERESIE
« Romancier dès l’âge de 23 ans, Jean Blanzat (1906-1977), instituteur converti à la critique littéraire, fut aussi un des piliers des maisons d’édition Grasset et Gallimard. Avec persévérance, dans l’ombre de ses amis prestigieux, tels Guéhenno, Mauriac et Paulhan, il construira une œuvre très personnelle.
Héritier d’un humanisme classique et d’une vision morale nourrie par la lecture de François Mauriac, en creusant son propre sillon, il finira par récuser cette filiation et dévoiler l’extrême singularité de son talent au détriment de certains codes romanesques. Parti d’un récit poétique, Enfance, pour se tourner vers des romans introspectifs, il orientera son écriture vers une esthétique de l’étrange pour mieux témoigner de l’opacité et de la complexité du monde. L’héritage initial est alors détourné dans le sens d’une attitude hérétique qui, voilée au début, se révèle ostensiblement dans ses dernières œuvres.Mélange de conformisme et de rébellion, l’univers littéraire de Jean Blanzat s’apparente à une courageuse plongée dans les abysses de l’imaginaire et au dédale d’un moi polymorphe et déroutant. Cet ouvrage rend hommage à la quête insolite et fascinante d’un écrivain à la fois limousin par son attachement au terroir ancestral et universel par ses romans métaphysiques et poétiques qui ne cessent de surprendre le lecteur et de le questionner à l’infini. » Jean Blanzat de l’héritage à l’hérésie/
Selon Myriam Boucharenc, professeure à l’Université de Paris-Nanterre, Blanzat est « un romancier de l’intériorité.
Julien Gracq
Écrire comme on se jette à l’eau
Julien Gracq, Sur Jean Paulhan, 1969
« Le dernier des classiques » a-t-on souvent dit de Julien Gracq. Son œuvre romanesque et critique, écrite dans une langue somptueuse, illustre une conception exigeante de la littérature. À l’écart des modes, affranchi des prescriptions de l’opinion et rétif à tout enrôlement idéologique, Gracq n’a jamais admis pour son art que trois impératifs : la liberté, la qualité, l’intégrité. C’est au nom de cette exigence qu’en 1951 il refuse le prix Goncourt qui lui était décerné pour Le Rivage des Syrtes.
SOURCE BNF – Tous les auteurs et les autrices du XX ème siècle
PODCAST – RADIO FRANCE / France Culture – Julien Gracq
« Julien Gracq a été Louis Poirier jeune rural qui a vécu dans un bourg vendéen Saint-Florent-le-Vieil. Ce lieu qui est resté tout au long de sa vie un séjour aux bords de la Loire. Cette sédentarité a été une école de plein air : les humeurs du fleuve, les vents de l’Atlantique proche, la flore sauvage et cultivée (il possédait des vignes), la faune, notamment les oiseaux en ont fait un naturaliste. C’est-à-dire quelqu’un qui a pratiqué la biodiversité, sans mot d’ordre. Il comprenait Linné aussi bien que Littré. » Source : Julien Gracq en habits de verts
Je me fais de l’homme l’idée d’un être constamment replongé si vous voulez, l’aigrette terminale, la plus fine et la plus sensitive, des filets nerveux de la planète.
Julien Gracq, Les Yeux bien ouverts, 1961
Françoise D’Eaubonne
Pionnière en France de l’écoféminisme dont elle invente le nom, Françoise d’Eaubonne a embrassé, et devancé, les mouvements politiques du XXe siècle. En 1974, face à un capitalisme “au stade du suicide”, elle théorise: « C’est le féminisme ou la mort ».
L’imagination comme seul pouvoir. En détournant le slogan iconique de mai 68 “l’imagination au pouvoir”, Françoise d’Eaubonne raconte à la fois les errements d’un mouvement auquel elle prit part mais dont elle dénonce immédiatement ou presque les impasses, l’absence de considération des pensées révolutionnaires qu’elle appelle du Désirant et du Refus, féministes et homosexuelles et la non remise en cause de la vicissitude fondamentale de notre structure sociale : Le pouvoir. Pour elle, tout mouvement révolutionnaire doit viser non pas le pouvoir mais la destruction de celui-ci. Radio France Podcast Françoise d’Eaubonne

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